Chantier.
Stephen King.
Editions J'ai Lu.
413 pages.
Résumé:
Bart DAWES, 40 ans, marié, ayant
perdu son unique enfant d'une leucémie, travaille depuis 20 ans dans une
blanchisserie. Il contemple de son bureau l'avancée des travaux de l'autoroute
784 avec effroi. Il a reçu il y a peu de temps, une lettre d'expropriation pour
cause d'utilité publique. Sa maison, ainsi que l’entreprise où il travaille,
vont bientôt être détruits. Les voisins sont tous partis, seul Bart refuse
et décide de se battre afin d'arrêter cette abomination. N'ayant bientôt plus
rien à perdre, il va tout tenter.
Mon avis:
Ce roman de Stephen KING est bien
différent de tous ceux que j'ai pu lire de lui jusqu'à présent. L'histoire,
publiée sous le pseudonyme de Richard BACHMAN, est moins horrifique que ce
qu'il a l'habitude d'écrire, même si à sa façon, celle-ci est malgré tout
sombre et horrible.
On va suivre Bart DAWES qui est en
colère contre les pouvoirs publiques, car ils ont décidé de faire passer une
autoroute sur l'emplacement de sa maison et de l'entreprise où il
travaille. Même si la blanchisserie, amenée à être délocalisée, le garde
comme employé et qu'on lui propose une belle somme d'argent pour le rachat de
son pavillon, il refuse d'abandonner ses souvenirs professionnels et
familiales. D'autant plus que c'est ici qu'a grandit son fils, décédé d'une
tumeur au cerveau.
Dès le début du livre, on le voit
acheter des armes très dangereuses dans un magasin et on se doute tout de suite
qu'il est un peu fou, schizophrène même, car il a une voix qui lui parle dans
sa tête, un dénommé Freddy. On sent qu'il est sur le point d'élaborer un plan
et qu'il est prêt à user de la force pour arriver à ses fins. Il va
d'ailleurs se brouiller avec ses collègues et sa femme, qui ne le comprennent
pas. On s'attend plus ou moins à une fin tragique, si les accorts entre
lui et les autorités n'aboutissent pas.
Le livre est découpé en 3 grandes
parties: novembre, décembre et janvier, divisées elles même en chapitres, qui
sont les jours. Il va s'écouler 3 mois entre le début et la fin du livre,
jusqu'au 20 janvier, date à laquelle il doit partir de sa maison. Son
comportement va ainsi de plus en plus se dégrader, à mesure que cette échéance
approche.
Je n'ai pas du tout apprécié son
comportement, il est décrit dans le livre comme un homme de plus en plus
aliéné, alcoolique, parano, car il croit que tout le monde lui en veut
etc. Puis, au fil de la lecture, j'ai commencé à ressentir de la peine et
de la pitié pour cet homme qu'on devine brisé par la perte de son fils unique.
On se doute qu'il ne s'en ai jamais vraiment remis et on peut comprendre que
son expulsion, la perte de son travail, de sa femme, en plus de ce deuil, lui
ont fait perdre la tête.
J'ai beaucoup aimé le regard que
porte Stephen KING sur l'importance de ces choses dans une vie. On a enlevé à
Bart tout ce qui définit un être humain, à savoir sa maison, sa famille, son
travail et comme il a déjà tout perdu il n'a plus rien d'autre à perdre. On
voit que privé de tout ça, on est démuni et on a l'impression de n'être rien et
de ne servir à rien.
Pour conclure:
J'ai moins aimé ce roman, j'ai été
un peu déçu de ne pas retrouver ce côté horreur auquel nous avait habitué
l'auteur.Malgré tout, c'est une histoire triste, où on en ressort un peu
déprimé d'avoir côtoyé une personne désespérée, qui a des pensées négatives
durant tout le livre. Je le conseille tout de même pour
cette démonstration du fonctionnement de l'esprit humain, de ce qui fait qu'on
peut vite basculer dans la folie.
Ma note : 15/20.
Sous le pseudonyme de Richard Bachman, il écrit du thriller ou SF. Beaucoup d'empathie pour ce personnage malgré tout.
RépondreSupprimerOui je me suis renseignée pour voir s'il avait écrit d'autres livres sous ce pseudo et il y en a d'autres apparemment. J'ai moins aimé que d'habitude mais on retrouve quand même sa patte, on sait que c'est lui!
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