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Le mec de la tombe d'à côté.
Katarina Mazetti.
Editions Actes Sud.
254 pages.

Résumé:

Désirée, bibliothécaire, se retrouve veuve à 34 ans depuis que son mari s'est fait renverser par un camion. Tous les jours ou presque, elle se rend sur sa tombe pour se morfondre et rêver à sa vie d'avant.
Benny, lui, célibataire endurci de 35 ans, a perdu ses parents. Il doit s'occuper seul de la ferme qu'ils lui ont laissé, avec ses 24 vaches laitières. Tous les jours ou presque,  il se rend au cimetière pour fleurir leur tombe.Régulièrement donc, ils se voient mais s'ignorent.
Pourtant, un jour, un sourire est échangé entre eux, qui les éblouit, comme un coup de foudre. C'est le début d'une passion dévorante, mais compliquée, entre deux êtres que tout oppose.

Mon avis:

J'ai acheté ce livre en juin, sur un coup de tête. Le résumé ne me plaisait pas particulièrement, mais la couverture m'attirait tout simplement.  Et puis, beaucoup de blogueurs en avaient parlé, plus ou moins en bien. J'ai donc décidé de m'en faire ma propre opinion.

Je ressors de ma lecture un peu mitigée. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, mais ce n'est pas une lecture qui m'a transporté. On va suivre deux personnages complètement différents, aussi bien dans leur façon d'être, que dans leur façon de vivre. Désirée est une jeune femme citadine, cultivée et qui adore lire. Elle vie sainement, tout est propre et bien rangé chez elle. Benny lui, est un paysan, un peu rustre, casanier, il ne sort pas beaucoup car son travail lui prend tout son temps. Il n'a donc pas le temps de cuisiner, ni de faire le ménage dans cette grande ferme qu'il a du mal à entretenir et dans laquelle il se sent souvent seul. N'ayant pas fait d'études, il ne s'intéresse pas à la culture ou à ce qui se passe dans le monde. On est donc très étonné quand ces deux là, sur un quiproquo, tombent amoureux l'un de l'autre. Après de longs jours sans qu'il ne se passe rien, Benny a le courage de l’appeler pour l'inviter à sortir. Une passion timide et maladroite va naître entre eux. Mais leur façon de voir la relation de couple et  leurs univers très différents vont être compliqués à gérer. Chacun refusant de faire des compromis pour s'adapter à l'autre. Benny recherche une femme comme sa mère, prête à rester à la maison pour s'occuper de la ferme et des enfants. Désirée, elle veut voyager, continuer son métier de bibliothécaire qu'elle aime tant, rester en ville et se faire livrer des plats préparés,  elle qui ne sait même pas faire des boulettes de viande.

J'ai aimé l'idée de lire une romance qui sort un peu des schémas habituels. Ce n'est pas le coup de foudre dès le premier regard entre eux, au contraire, ils se regardent discrètement en se moquant réciproquement de l'un et l'autre. Benny qui n'a rien du prince charmant, ne cherche pas à camoufler ses défauts pour plaire à Désirée. Elle doit le prendre comme il est. Sa maison d'ailleurs est une vraie porcherie quand elle y entre pour la première fois. C'est ce qui m'a plu dans ce roman et ce qui fait sa force quelque part. Mise à part cela, l'histoire est assez plate, il ne se passe pas grand chose. Tout tourne autour de la difficulté qu'ils ont à vivre côte à côte. Même si ils voudraient que leur histoire fonctionne, ils se heurtent sans arrêt à un problème, que se soit au niveau du travail, de l'endroit où vivre, des vacances... On se sent un peu découragé pour eux, même si on espère qu'ils vont réussir à passer outre ce choc des cultures. Le schéma narratif est intéressant, puisqu'on alterne un chapitre du point de vue de Désirée, puis un autre du point de vue de Benny. On revit un peu les scènes deux fois, en voyant comment ils ont chacun vécu leurs échanges, ce qui était assez drôle, car ils avaient des avis souvent différents.

Quelques petites choses toutefois m'ont un peu dérangé je dirais, c'est la saleté dans laquelle vit Benny au début du roman , c'est un peu répugnant et son langage familier , presque grossier, notamment les quelques allusions au sexe assez crues. Je sais bien qu'il est simple et un peu brute de décoffrage comme on dit, mais quand même ce n'est pas une raison. Tous les paysans ne vivent pas dans la crasse et n'ont pas un langage de charretier. Bonjour l'image.

Pour conclure:
Une lecture agréable mais sans plus. J'ai beaucoup aimé cette histoire d'amour qui sort de l’ordinaire et qui se termine de façon assez surprenante. Je suis donc assez curieuse de retrouver Benny et Désirée dans la suite: le caveau de famille.

Ma note: 12/20.