Ce qui ne nous tue pas...
Carole DECLERCQ.
Editions Terra Nova.
309 pages.
Résumé:
1944, pendant l'occupation. Les français vivent désormais dans l'espoir d'un débarquement allié et l'inquiétude gagne l'armée allemande, accentuant les crispations et les duretés perpétrées contre la population française.
Maximilian von Wreden, officier du Renseignement allemand, est en poste à Paris depuis quelques mois quand il rencontre Marianne, une étudiante en philosophie de vingt et un ans. Sa peau est douce, ses lèvres sont tendres, elle réussit à apaiser ses démons intérieurs.
Ce que Maximilian ne sait pas, c'est que la jeune femme travaille en réalité pour un réseau de résistants. Elle a volontairement été jetée dans la gueule du loup pour le séduire et lui soutirer des informations sensibles. Pour elle, il est d'abord l'homme à abattre. Mais pas seulement...
Mon avis:
J'ai littéralement adoré ce livre malgré le contexte difficile dans lequel il nous plonge. On se retrouve à la fin de la seconde guerre mondiale, en 1944 à Paris, ville encore occupée par l'Allemagne nazie. Dans cet enfer, Marianne, jeune femme de 21 ans vit avec son frère Philippe dans un petit appartement, avec le peu de biens qu'ils leur restent et un manque constant de nourriture.
Un jour, elle décide de se battre pour son pays en rentrant dans la résistance contre l'avis de son frère qui trouve cela trop dangereux. Elle a pour première mission de séduire le beau Maximilian von Wreden, 32 ans, officier du renseignement allemand, dans le but de lui soutirer des informations.
Mais la tâche ne va pas se révéler facile, car celui que l'on surnomme Maxim est bien connu pour son penchant pour les aventures d'un soir avec de jeunes frnaçaises qu'il rencontre dans les bars.
Le lendemain, après avoir passé la nuit avec elle, comme les autres, il la remercie. Pourtant quelques heures après l'avoir mise à la porte, il se rend compte que cette drôle de demoiselle ne fait qu'occuper ses pensées. Il doit se rendre à l'évidence, il est en train de tomber amoureux d'elle. Il va donc aller contre son principe de ne pas s'attacher, en cherchant à la revoir.
J'ai eu beaucoup de mal au dĂ©but Ă aimer le personnage de Maxim, que je trouvais dragueur, trop familier, trop entreprenant et trop portĂ© sur la boisson. J'ai Ă©tĂ© assez déçue de ce dĂ©but d'idylle dans la première moitiĂ© du roman, car je m'attendais Ă une belle histoire d'amour romanesque . Heureusement, la deuxième partie du roman m'a nettement plus sĂ©duite. Maximilian change complètement d’attitude. On voit son vrai visage lorsqu'il lui avoue ses sentiments. Il est plus doux, plus romantique, il lui fait la cour, l’emmène dans des soirĂ©es somptueuses, fière et soucieux de la montrer Ă toute la kommandantur, alors que ses officiers ne voient pas d'un très bon Ĺ“il cette liaison. A partir de ce moment lĂ , mon avis a totalement changĂ© sur lui. On s’aperçoit qu'il ne fait pas partie des mauvais allemands, comme les SS par exemple. Il ne comprend pas ce combat, il n'aime pas tuer des innocents et c'est pour cela qu'il se noie dans l'alcool et les filles chaque soirs, pour oublier les atrocitĂ©s de la guerre.
J'ai par contre beaucoup aimé dès le début le personnage de Marianne qui est une jeune femme à la fois timide, mais très cynique, qui a beaucoup de répartie. Elle ne compte pas se faire traiter comme une fille facile et veut se faire respecter malgré l'enjeu. Elle va user de ses charmes et mener Maximilian par le bout du nez, le séduire sans lui montrer la moindre attache pour mieux le prendre dans ses filets. Je l'ai trouvé très maline, très forte aussi, elle n'hésite pas à s'immiscer au milieu des soldats, bien décidée à remplir sa mission. Et c'est cette attitude là qui a fait succomber Maxim, car il trouve que ce n'est pas une fille comme les autres.
Malgré tout, elle se rend compte petit à petit qu'elle commence à éprouver également des sentiments pour lui, ce qui la fait culpabiliser, car elle ne peut pas et ne doit pas s'attacher à un allemand. Pour elle cet un amour est impossible.
C'est un roman à ne pas mettre entre toutes les mains, car il y a une ou deux scènes de sexe assez
explicites et certaines phrases sont assez crues. Mais je ne peux que vous le conseiller. Il est triste et dur, car il nous montre les conditions difficiles des français à cette époque, les réquisitions, le manque de nourriture, la peur constante, mais aussi les conséquences terribles à la fin de la guerre pour les français proches de l'ennemi.... On se rend compte qu'il fallait une certaine dose de courage aux résistants pour faire ce qu'ils faisaient, notamment les femmes qui acceptaient de coucher avec des allemands pour essayer d'obtenir des informations. On en apprend plus à la fin du roman sur les motivations réelles de Marianne et de son amie Nini, résistante comme elle. C'est une fille simple, de la rue, mais qui va être d'une grande aide, un soutien et une confidente pour Marianne. Elles ont connu malheureusement l'horreur chacune de leur côté, et on ne peut que comprendre leur envie de vengeance. Mais c'est aussi surtout un roman finalement sur l'envie de vivre, le pardon et l'amour,qui triomphe finalement de tout.
Carole DECLERCQ a une très belle plume, un langage à certains moments presque soutenu. Les phrases sont assez longues et il a quelque fois fallu que je les relise pour les comprendre. Le seul reproche que je pourrais lui faire au niveau de l'intrigue, c'est de trop nous en dévoiler dès les premières pages. On nous apprend par exemple que Maxime et Marianne ont eu des enfants et du coup on suppose qu'ils vont rester ensemble. Elle aurait dû je pense parler de lui, mais sans que l'on sache si cela c'est révélée être une histoire sans lendemain ou non. Il y aurait eu plus de suspens pour la suite de l'histoire .Malgré tout, elle nous tient en haleine jusqu'au bout. D'autant plus, qu' aux trois quarts du livre, il arrive quelque chose de totalement surprenant. Je ne m'y attendais pas du tout. Je ne pouvais pas lâcher le livre, je retenais mes larmes tellement j'étais sidérée et à la fois émue. C'est à ce moment que je me suis rendu compte que ce livre allait être proche du coup de cœur.
Pour résumé:
MalgrĂ© un dĂ©but difficile, oĂą l’histoire d'amour romantique n'arrive qu'Ă la moitiĂ© du livre, on est emportĂ© par l'intrigue dans la deuxième partie du roman jusqu'Ă la fin. Je suis très triste de l'avoir terminĂ©, j'avais envie de rester avec Maxime, Marianne et Nini, qui sont des personnages marquants. Je remercie Julie des Editions Terra Nova et l'auteure pour cette merveilleuse dĂ©couverte que j’espère d'ailleurs retrouver au cinĂ©ma, car cette histoire magnifique vaut vraiment le coup que l'on s'y intĂ©resse.
Ma note: 19/20.
Ce livre me tente beaucoup :)
RĂ©pondreSupprimer;-) Oui je te le conseille!
SupprimerJe n'en avais jamais entendu parler, mais ta chronique donne envie ! D'autant que ce n'est pas le genre de sujet fréquemment abordé dans les romans se situant à cette période.
RépondreSupprimerJ'ai adoré ce roman je te le conseille à 100%. Il est touchant et imprévisible, j'aimerais beaucoup le voir adapté au cinéma.
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