jeudi 3 mars 2016

La villa.
Peter Nichols.
Editions Nil.
464 pages.

Résumé:

Sexe, mensonges et Martini... Bienvenue dans la villa Los Roques !
Après s'être soigneusement évités pendant cinquante ans, deux octogénaires, Lulu Davenport et Gerald Rutledge, se croisent au marché de Cala Marsopa, une petite ville de Majorque. Une rencontre explosive et... fatale. Autrefois, ils étaient pourtant fous amoureux l'un de l'autre. C'était en 1948. L'année de leur mariage et de leur divorce. Que leur est-il arrivé depuis qui justifie une telle hostilité ? À rebours de la chronologie, Peter Nichols déroule l'histoire de leur vie passée sous le soleil de la Méditerranée jusqu'à l'événement qui a bouleversé le cours de leur existence – un demi-siècle de désirs insatisfaits et de douloureux malentendus dans un décor caniculaire. On y rencontre la communauté joyeuse et dépravée de la villa Los Roques, petit hôtel tenu par l'envoûtante Lulu, autour de laquelle gravitent producteurs de cinéma, escrocs plus ou moins repentis et autres promoteurs immobiliers. Et on dénoue une autre histoire d'amour contrariée, celle des enfants de Lulu et Gerald. Parce qu'un simple quiproquo peut avoir des répercussions tragiques...

Mon avis:

La villa est le deuxième roman de Peter Nichols. Je ne connaissais pas cet auteur, mais lorsque Babélio m'a proposé ce livre dans le cadre de leur dernière masse critique, j'ai tout de suite accepté, toujours avide de découvrir de nouveaux auteurs. Plus intéressée je l'avoue par la couverture un peu vintage que par le résumé, je me suis lancée un peu à l'aveugle, sans trop savoir à quoi m'attendre.

Malheureusement, je dois dire que je n'ai pas vraiment aimé ce roman. Je n'ai pas compris avant la toute fin où l'auteur voulait en venir. J'ai eu l'impression tout au long de ma lecture qu'il se perdait un peu dans son récit, qu'il n' y avait pas réellement de fil conducteur. Le premier chapitre m'avait pourtant paru prometteur. 
Un matin de 2005 sur la place du marché de Cala Marsopa, Lulu et Gérald, deux septuagénaires divorcés, se retrouvent accidentellement face à face, alors qu'ils ne s'étaient pas vu depuis des années. Nous comprenons tout de suite qu'il s'est soudainement passé quelque chose entre eux, qui les a séparé et même fâché, alors qu'ils étaient fous amoureux.

Prise dans l’histoire, j'avais donc hâte de connaître le motif de leur dispute. Tout au long du roman, Peter Nichols nous fait faire des bons dans le temps, où il nous raconte les événements marquants qui se sont déroulés à la villa de entre 1948 et 2005.
Je dois dire que la narration m'a profondément gêné. J'étais souvent perdue entre les époques et les nombreux personnages qui apparaissaient d'une année à l'autre, au fil des rencontres que faisaient Lulu et Gérald, auxquels je n'ai pas réussi à m'attacher. 

Ainsi, malheureusement je trouve que l'auteur a mis de côté tout au long du roman les deux personnages principaux. Nous suivons plus à mon sens leurs enfants respectifs Luc et Aegina qu'ils ont eu d'un mariage précédent, et leur entourage, que leur relation, alors même que toute l'intrigue reposait sur eux. 
A mon grand regret, ce n'est qu'à la toute fin du roman que nous savons ce qu'il s'est réellement passé entre Lulu et Gérald, puisque le dernier chapitre reprend le premier, et je me suis sentie frustrée quand j'ai su quel était le quiproquo finalement qui a séparé les deux époux. Je me suis prise un peu plus d'affection pour Gérald que j'ai trouvé tout à coup héroïque, alors que Lulu m'a semblait bête de ne pas avoir eu plus confiance en lui.

De même, les moments marquants de la vie des personnages qui sont relatés tout au long du livre ne m'ont bien souvent pas intéressé, notamment les passages concernant le métier de cinéaste de Luc, ou encore la passion de Gérald pour la navigation et son désir de refaire le voyage d'Ulysse dans l'Odyssée, voyage dont il souhaite ensuite écrire un livre. 
Ils apportaient à mon sens de la longueur au récit et j'ai eu plus d'une fois envie de passer ces passages, que je ne trouvais pas utiles pour l'intrigue. Exception faite du voyage de Luc et Aegina à Marrakech que j'ai beaucoup aimé, je me suis lassée et ennuyée à de nombreuses reprises.

De plus certaines tournures de phrases et mots crus m'ont dérangé. Le langage est parfois familier et grossier et quelques scènes sont assez malsaines, surtout celle au tout début du roman entre Lulu et Charlie, le fils de Aegina, la fille de Gérald, qui m'a choqué.

Pour autant, j'ai beaucoup apprécié le dépaysement total que nous offre l'auteur, qui est à mon sens un des points fort du roman. Peter Nichols détaille extrêmement bien l’atmosphère et tout le folklore de Majorque, Il nous dépeint si bien la beauté des paysages et l'ambiance des rues de la ville, avec ses commerces, son petit port de pêche, ses villas au bord de la mer entourées de citronniers et d'oliviers, que je me serais cru en vacances moi aussi dans ce lieu touristique, insolite et magique, baigné de soleil.
Le fait que les habitants et les vacanciers parlent souvent espagnol accentue encore plus ce sentiment, et nous plonge encore un peu plus dans l'environnement typique des îles Baléares.

Pour conclure:
Un roman sur le secret d'un couple déchiré par les non-dits et le sentiment de trahison, qui ne m'a malheureusement pas convaincu. Le récit ne m'a pas paru fluide et les faits relatés souvent ennuyants. Lulu et Gérard, censés être les personnages principaux sont mis un peu de côté par rapport à leurs enfants. Le langage familier de certains passages utilisé parfois m'a déplu.  Finalement, le côté exotique du roman, est intéressant et permet vraiment de s'évader, mais cela n'a pas suffit hélas pour que je m'intéresse vraiment à l’histoire que Peter Nichols nous raconte.

Ma note: 10/20.

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