dimanche 23 octobre 2016

Avery's Blues.
Angux etTamarit.
Editions Steinkis.
80 pages.

Résumé:

Mississipi, 1935... Son âme? Pas assez pure, le Diable n'en veut pas. Mais s'il lui en fournit une meilleure, en lieu et place de la sienne, marché conclu. Voilà comment, accompagné du pauvre petit Johnny, Avery entame un périple vers le Sud durant lequel les deux acolytes se débarrasseront de leurs carapaces et montreront la véritable couleur de leurs âmes.

Mon avis:

Vous savez peut-être maintenant mon amour pour les livres se déroulant aux Etats-Unis, encore plus quand ceux-ci se passent dans les années 1920 à 1960. Lorsque je suis tombée par hasard sur cette bande dessinée en librairie et que j'ai vu qu'elle traitait de blues et de ségrégation raciale en 1935, je ne pouvais évidemment pas ne pas l'acheter. Je l'ai d'ailleurs lu immédiatement.

Avery's blues c'est l’histoire d'un jeune noir américain nommé Avery, joueur de guitare et chanteur à ses heures perdues. Passionné de blues, son rêve est de se produire sur scène et de se faire connaitre. Malheureusement pour lui il va rencontrer un jour le diable en personne qui lui propose un marché. Si Avery lui amène une âme pure, il fera de lui un chanteur de blues célèbre à l'image de Robert Johnson qu'Avery aime particulièrement. Cette bande dessinée reprend le mythe selon lequel le célèbre Robert Johnson aurait vendu son âme au diable en 1930 à Clarksdale sur la route 61, afin de devenir le maître du blues. Ce fameux pacte avec le diable a été pris au sérieux pendant très longtemps par la communauté noire très croyante, et pratiquant à cette époque le vaudou. Je dois dire que je ne savais pas si cette bande dessinée allait me plaire, car je ne savais pas où les auteurs voulaient réellement nous emmener. J'avais peur que le côté surnaturel prenne trop de place dans l'histoire, car le Fantastique n'est pas mon genre de prédilection, surtout dans ce type d'oeuvre littéraire, mais au final il est assez minime. On ne retrouve ce fameux diable qu'au début et à la toute fin du récit. Tout le roman va donc être centré sur le périple que vont entreprendre Avery et le jeune Johnny, qu'Avery a choisi pour être la victime de ce plan machiavélique.

Au tout début j'ai eu des difficultés à apprécier le personnage d'Avery que je ne trouvais pas très sympathique. Buveur de whisky, impulsif, bagarreur, égoïste, dur, brutal, pas très patient et indulgent avec Johnny, il apparaissait presque comme un jeune homme sans cœur. On comprend pourquoi au fil du récit puisque que grâce à quelques flash-back sur son enfance on apprend que ce dernier n'a malheureusement pas eu une enfance très heureuse. C'est un personnage qui évolue beaucoup notamment au contact de Johnny pour qui il éprouve de plus en plus de sympathie, lui qui va même jusqu'à lui sauver la vie. Au contact du jeune garçon il s'adoucit, devient protecteur. Il se comporte comme un grand frère vis à vis de Johnny qui lui aussi a connu des débuts difficiles dans la vie. C'est un gamin très doué pour la musique, qui est gentil, très sensible, un peu naïf et qui manque de confiance en lui du fait de son jeune âge, mais aussi de la violence qu'il a subi au sein de sa famille. Je me suis tout de suite beaucoup attachée à ce garçon, même si à ma grande surprise c'est celui au final que j'ai le moins apprécié. L'écrivain Angux nous réserve une fin assez surprenante qui m'a laissé complètement pantoise et du coup je dois avouer que Johnny m'a un peu déçu.

C'est une bande dessinée qui surprend et qui comporte une morale qui pourrait se résumer à tel est celui qui croyait prendre. Elle m'a fait passer un agréable moment en compagnie de ces deux acolytes qui au fil de leurs aventures et mésaventures deviennent très proches et très complices. On y retrouve l'ambiance tranquille du vieux Sud des Etats-Unis avec le blues, mais aussi malheureusement la ségrégation raciale avec les membres du klux klux klan qu'Avery et Johnny vont croiser sur leur chemin. Même si le coup de crayon de Tamarit ne m'a pas particulièrement plu, car je trouvais les dessins trop grossiers, pas assez travaillés , presque caricaturés, j'ai par contre adoré les couleurs utilisées, ocres, orangées, rouge et marron, des couleurs chatoyantes caractéristiques de la végétation du Mississippi avec ses champs de maïs, de blés, de coton, et de la chaleur des gens du Sud.  

Pour conclure:
Une lecture qui m'a encore une fois permis d'apprendre des choses, ici, une des plus célèbres légendes de la route 61 aux Etats-Unis en 1930, remaniée un peu différemment par Angux et Tamarit. Malgré une conclusion qui m'a un peu déçu, j'ai adoré retrouver l'atmosphère du Mississippi de ces années là, même si la vie n'était pas facile notamment pour les noirs. Malgré des dessins que j'ai trouvé peu soignés j'ai adoré les couleurs utilisées, et je vous conseille donc de découvrir cette bande dessinée si vous aimez comme moi l'ambiance particulière du vieux Sud  des Etats-Unis. 

Ma note: 17/20.











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