Notre
famille.
Akhil
Sharma.
Editions
10-18.
209 pages.
Résumé:
Ajay n’a
pas dix ans lorsque sa famille quitte l’Inde pour s’installer aux États-Unis.
Lui et son grand frère Birju découvrent émerveillés ce pays étonnant, promesse
d’un avenir radieux. Mais pour Birju, le destin va en décider autrement. Dans
l’ombre de son frère aîné, Ajay reste seul à porter les espoirs de ses parents.
Adolescent rêveur trouvant refuge dans la littérature, tiraillé entre deux
cultures, il va devoir lutter pour trouver sa voie – sans jamais oublier les
siens.
Mon avis:
Alors que
la question de l'immigration est en ce moment un sujet d'actualité récurrent,
la lecture de ce livre m'a semblé important. De plus, c'est aussi l'occasion
pour moi de découvrir un nouvel auteur, qui je l'ai compris par la suite, a mis
beaucoup d'éléments de sa vie personnelle dans son roman.
Notre
famille c'est l’histoire d'une famille indienne profondément attachée à
son pays et à ses traditions, mais dont le père rêve de grandeur et de réussite.
Souhaitant un avenir meilleur ils quittent ainsi le pays pour tenter leur chance aux Etats-Unis. Tout le premier tiers du roman va être
consacrée à leur vie en Inde, puis à leur arrivée aux Etats-Unis, un pays totalement étranger où ils ont bien des difficultés à s'adapter, avec des croyances, des coutumes et des mœurs différentes... Immigrer c'est se déraciner, c'est laisser une partie de sa
famille derrière soi, c'est commencer une nouvelle vie. J'ai dévoré les cent premières pages de ce roman que j'ai trouvé vraiment très intéressantes. A
travers les yeux du jeune Ajay, on apprend à découvrir un environnement
nouveau, on s'imprègne en même temps que lui de cette nouvelle culture qu'est
la culture occidentale.
Ajay est
un tout jeune garçon au début du roman au moment où il quitte l'Inde avec ses
parents et son frère aîné Birju. J'ai aimé le regard qu'il porte sur le monde
qui l'entoure, sa très grande maturité, son émerveillement face à tout ce qu'il
découvre aux Etats-Unis. Mais être émigré c'est aussi connaitre la solitude, le
mal du pays, c'est devoir affronter les barrières d'une langue étrangère, supporter le
racisme et l'indifférence des autres... Au fil des pages et des années qui passent on le
voit grandir et s'interroger de plus en plus sur sa famille et la place qu'elle
occupe désormais dans ce pays qui n'est pas vraiment le sien, mais qu'elle essaie d'apprivoiser petit à petit. Une famille tiraillée entre l'envie de
s'adapter, et le besoin de conserver les traditions et les valeurs
de la culture indienne qui lui est cher.
La seconde
partie m'a un peu moins captivé, car le roman prend une orientation différente
à cause du drame qui s’abat sur eux. Tout tourne désormais sur Birju et le père
d'Ajay qui sombre peu à peu dans l'alcoolisme. Si ma lecture était toujours
aussi fluide, j'ai trouvé que l'auteur se penchait un peu trop sur le quotidien dur et monotone qui sera désormais celui d'Ajay
et de sa mère. L’atmosphère du roman va devenir de plus en plus pesante, car ce bouleversement va indubitablement modifier l'équilibre
familial déjà fragilisé par les maladresses et un manque de communication
évident, et surtout changer le regard des gens. Leur vie future est du jour au lendemain remise en question. L'espoir d'un avenir meilleur
est vite remplacé par l’incompréhension, la douleur et la honte. Si j'ai aimé
la force avec laquelle cette famille fait face à tous les malheurs qui la frappent,
j'aurais aimé qu'Akhil Sharma se concentre un peu plus sur le sujet principal du roman à
savoir l'exil.
Pour
conclure:
Un récit fluide, simple, vrai, sincère et saisissant, au vue de tous les
obstacles que cette famille aux rêves brisés rencontre sur sa route, même si j'aurais
aimé que l'auteur développe encore plus le sujet de l'immigration et les
difficulté liées à l'installation dans un nouveau pays.
Je note ! +1 dans ma WL. J'adore la culture indienne et je serais ravie de m'y plonger. Pour l'approfondir, du côté des mariages arrangés, tu as Une bonne épouse indienne d'Anne Cherian que j'avais adoré :)
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