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Les mille talents d'Euridice Gusmao.

Martha Batalha.

Editions Denoël.

249 pages.

Résumé:

L’histoire d’Eurídice Gusmão, ça pourrait être la vôtre, ou la mienne. Celle de toutes les femmes à qui on explique qu’elles ne doivent pas trop penser. Et qui choisissent de faire autrement…  «Responsable de l’augmentation de 100 % du noyau familial en moins de deux ans, Eurídice décida de se désinvestir de l’aspect physique de ses devoirs matrimoniaux. Comme il était impossible de faire entendre raison à Antenor, elle se fit comprendre par les kilos qu’elle accumula. C’est vrai, les kilos parlent, les kilos crient, et exigent – Ne me touche plus jamais. Eurídice faisait durer le café du matin jusqu’au petit déjeuner de dix heures, le déjeuner jusqu’au goûter de quatre heures, et le dîner jusqu’au souper de neuf heures. Eurídice gagna trois mentons. Constatant qu’elle avait atteint la ligne, cette ligne à partir de laquelle son mari ne s’approcherait plus d’elle, elle adopta à nouveau un rythme alimentaire sain.»

Mon avis:

Il y a des livres dont les couvertures sont si jolies qu'ils vous attirent au premier regard. Tel fut le cas pour Les mille talents d'Euridice Gusmao. Le résumé assez loufoque de ce roman a fini de me convaincre. Je remercie donc les Editions Denoël pour l'envoi de ce titre.

Difficile de savoir à quoi s'attendre en commençant un tel livre, le résumé assez vague et farfelu laissait supposer que l'intrigue serait pour le moins originale. C'est le quotidien monotone d'Euridice Gusmao, épouse et mère de deux enfants que l'on va suivre, mais également l'histoire de ses parents et de sa soeur Guilda, ainsi que celle de certains habitants du petit village dans lequel elle vit. Tous ces récits de vies, ces anecdotes s'imbriquent les unes dans les autres comme des poupées russes, et il est parfois difficile de se rappeler qui est qui. 

Cependant, les personnages sont si cocasses que l'on ne voit pas les pages défiler. J'ai souvent ri à haute voix en lisant certaines remarques ou réflexions de ces protagonistes extravagants, et parfois même un peu dérangés. Il y a tout d'abord Euridice, une femme intelligente mais qui s'ennuie dans son quotidien de femme au foyer, et qui ainsi s'invente sans cesse de nouveaux centres d’intérêt comme la cuisine, la couture ou la lecture, lesquels ne durent jamais bien longtemps, puis son mari Antenor persuadé que sa femme l'a trompé, sa sœur Guilda qui a disparu du jour au lendemain quand elle était petite, Zélia la voisine vieille fille et commère qui les espionne sans cesse, ou encore Seu Joao le pharmacien amoureux d'Euridice... bref on ne s'ennuie pas une seule seconde.

C'est drôle, c'est frais, c'est vitaminé, à l'image de la couverture, mais c'est aussi un récit qui nous livre des réflexions plus profondes sur la condition féminine, le sens de la vie et sur la quête du bonheur. Les personnages de ce roman sont soient écorchés ou déçus par la vie, sont bourrés de regrets ou de rancœurs, mais avancent coûte que coûte de façon optimiste avec ce que Dieu veut bien leur offrir. Le véritable point fort de ce roman est sans aucun doute la plume de Martha Batalha qui est bourrée d'humour, et rien que pour cela le roman vaut le coup d’œil. Il n'y a pas vraiment de fil conducteur dans cette histoire, il suffit juste de se laisser porter par cette ambiance latine au cœur du Brésil et par ces personnages si particuliers.

Pour conclure:
Un roman assez loufoque à l'image de son résumé, avec des personnages hauts en couleurs et une plume remplie d'humour, à savourer lorsque l'on a besoin d'une lecture légère, drôle et divertissante. Une jolie découverte.

Ma note: 16/20.