jeudi 23 mars 2017

Les étés sur la côte, tome 1: Les filles de l'été.
Mary Alice Monroe.
Editions Charleston.
496 pages.

Résumé:

Située en plein coeur d’un boisé de chênes et de palmiers nains surplombant la mer, la villa historique de Sea Breeze est la demeure ancestrale de Marietta Muir. Jadis, ses petites-filles adoraient venir y passer leurs vacances, mais voilà des années qu’elles ne lui ont pas rendu visite. Et Mamaw craint qu’une fois qu’elle aura quitté ce monde, les liens familiaux ne s’effritent. La famille Muir est l’une des plus anciennes familles de Charleston, et le sang de leur ancêtre, un capitaine pirate, coule dans les veines des trois petites-filles. Alors, Marietta décide de jeter comme une bouteille à la mer une subtile promesse de butin (des colliers de perles, des meubles anciens à la valeur inestimable, la maison elle-même) pour les appâter et les inciter à revenir. Pendant des années, Carson Muir a erré, sans jamais vraiment s’installer, certaine d’une seule chose: qu’une vie loin de l’océan est une vie vécue à moitié. Perdue, sans le sou, elle quitte la Californie et arrive la première à Sea Breeze, se demandant à quel moment les choses ont pu si mal tourner… jusqu’à ce que l’océan lui envoie son petit miracle. Le lien étonnant qu’elle entretient avec un dauphin aidera Carson à renouer avec ses soeurs et à affronter les souvenirs obsédants et funestes de son père. Grâce au rythme apaisant de l’île, Carson ouvrira son coeur et pourra alors commencer à se tourner vers l’avenir.

Mon avis:

Aimant beaucoup les sagas familiales, je me suis encore une fois laissée charmer par le résumé de celle-ci et par sa jolie couverture. Merci donc aux Editions Charleston pour l'envoi de ce titre.

En ce début de printemps j'avais clairement envie de lire une histoire qui sent bon le retour des beaux jours, c'est donc avec bonheur que je me suis plongée dans Les filles de l'été et je n'ai pas été déçue. Je me suis facilement laissée envoûter par le charme de cette vieille demeure familiale au bord de la mer en Caroline du Sud, mais aussi par Mamaw cette adorable grand-mère qui ne rêve que d'une chose réunir ses trois petites filles pour un dernier été à Sea Breeze. C'est une intrigue qui m'a touché car la relation qui unit Mamaw à ses petites filles et plus particulièrement à Carlson, celle dont la vieille dame est la plus proche, m'a un peu fait penser à celle que j'entretiens avec ma grand-mère paternelle. C'est un récit plein de nostalgie et de mélancolie, qui émeut parce que l'on ressent le lien si fort qui les relie les unes aux autres, mais aussi parce que l'on sait que c'est sans doute la dernière fois qu'elles pourront se réunir ensemble toutes les quatre, et qu'elles pourront partager des moments uniques comme ceux-ci au vue de l'âge avançant de Mamaw. Pourtant, le séjour ne va se dérouler comme prévu puisqu'on le découvre dès le début que les relations ne sont plus vraiment cordiales entre les trois jeunes femmes. La joie des retrouvailles va être entachée par les secrets, les non-dits, les erreurs d'un père disparu qui aujourd'hui refont surface, mais aussi par les problèmes personnels des trois sœurs.

C'est surtout Carlson que l'on va suivre dans ce premier tome. C'est la deuxième de cette fratrie de trois filles. Elles ont le même père mais pas la même mère, et c'est sans doute pour cela qu'elles se sont progressivement éloignées les unes des autres. Chacune a eu une enfance différente et malgré leurs vacances communes passées tous les étés chez leur grand-mère, on sent qu'il y a au plus profond d'elles des rancœurs, des incompréhensions concernant leur passé et les relations qu'elle entretenaient chacune avec leur père. Carlson est sans doute celle qui a le plus souffert parce qu'elle a perdu sa mère à l'âge de 4 ans, et qu'elle a dû ensuite assumer des responsabilités d'adulte très jeune. J'ai beaucoup aimé ce personnage, car derrière sa carapace de fille forte et indépendante, on sent qu'elle porte en elle une douleur que personne ne soupçonne, pas même Mamaw. Je l'ai apprécié également pour sa gentillesse et sa sensibilité, je pense notamment aux moments passés avec Nate le fils de Dora ou encore Delphine le dauphin, pour lesquels elle se prend d'affection. Dora l’aînée, elle, est la plus terre à terre. Maman d'un petit garçon autiste de 9 ans, elle se comporte souvent comme une mère étouffante, trop protectrice, mais elle n'en est pas moins touchante. Quant à Harper la plus jeune des trois, elle reste un peu en retrait, mais la douceur et le charme qui se dégagent d'elle font que nous ne pouvons que l'apprécier. 

J'ai lu ce roman en moins de trois jours car il se lit très facilement, même si l'on passe par toutes sortes d'émotions. Malgré le fait que Carlson, Dora et Harper soient venu pour les vacances d'été, il y a une certaine tension entre les membres de cette famille qui ne savent pas vraiment comment se parler. C'est un joli roman sur les relations fraternelles distendues par le temps qui passe et par un contexte familial chaotique. Il pose également des questions intéressantes à soulever, comme comment surmonter la mort d'un parent, comment s'émanciper de l'autorité abusive d'une mère, surmonter un divorce ou la maladie de son enfant, ou encore vaincre son alcoolisme. Il nous ouvre les yeux sur l'importance de profiter des siens, de prendre le temps de se parler les uns les autres, de se confier les choses que l'on a sur le cœur et surtout de pardonner pendant qu'il en est encore temps. Les amoureux de la nature apprécieront également la mise en avant de l'importance de la protection de l'environnement et des mammifères marins, ainsi que les passages sur la jolie complicité qui peut unir parfois l'Homme et l'Animal. Ce n'est pas un coup de cœur car parfois les décisions irréfléchies de Carlson m’agaçaient, et parce qu'encore beaucoup de questions restent sans réponses notamment concernant Dora et Harper, qui je l’espère seront abordées dans les deux prochains tomes, mais c'est un roman porteur de belles valeurs, telles que le pardon, ou encore le partage, qui m'a fait passer un très bon moment.

Pour conclure:
Un premier tome réussi, frais, qui sent bon le soleil et les vacances, mais ne vous y trompez pas, il regorge également de sujets délicats. Entre confessions à cœur ouvert, disputes et réconciliations, Les filles de l'été offre un joli panorama sur La Caroline du Sud, et aborde avec justesse la complexité des relations familiales.

Ma note: 16/20.

3 commentaires:

  1. Je ne suis pas très contemporaine à la base mais la couverture très fraîche m'interpelle et le résumé m'a l'air plutôt intrigant... tiens tiens... je me dis que ce pourrait être une lecture sympa, pour l'été par exemple ! ^^ Je note. Merci pour la découverte. En plus, tu as eu l'air d'avoir bien aimé, donc ça donne encore plus envie.

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  2. C'est drôle, c'est un Charleston qui me tentait le moins dans leurs parutions... Pourtant, en lisant ta chronique, je me dis pourquoi pas ? Peut-être pour les vacances :)

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  3. Je ne suis pas une adepte des livres parus chez Charleston à cause de nombreuses déception, mais ici la couverture fraîche et le résumé m'attirent pourtant beaucoup ! Merci pour la découverte ^^

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