dimanche 23 avril 2017

Constance.
Rosie Thomas.
Editions Charleston.
424 pages.
En librairie depuis le 7 mars 2017.

Résumé:

Très loin de chez elle (en Angleterre) – et d’un chagrin d’amour auquel elle ne pourra jamais vraiment échapper – Connie (Constance) s’est créé une nouvelle vie à Bali, un endroit idyllique à la végétation luxuriante. Mais lorsqu’elle reçoit un appel de sa sœur Jeanette, mourante, la dernière chose qu’elle souhaite est de retourner à Londres. Enfant, elle était très sensible aux différences entre Jeanette et elle. L’une était ténébreuse, la seconde un véritable soleil. Jusqu’à ce qu’elles tombent amoureuses du même homme. Mais avec l’amertume de la trahison entre elles, les deux sœurs doivent apprendre à se pardonner. Pourront-elles retrouver les liens partagés lors de leur enfance et dépasser les mensonges ? Et, entourée de sa famille, Connie acceptera-t-elle de faire la paix avec elle-même, et avec celui qu’elle aime ?

Mon avis:

J'ai entendu beaucoup de bonnes critiques concernant Rosie Thomas notamment grâce à ses deux premiers romans Le châle de cachemire et Les brumes du Caire que je n'ai malheureusement pas encore eu le temps de lire. Je remercie donc les Editions Charleston pour l'envoi de ce titre qui me faisait tout autant envie.

Constance est un roman qui m'a un peu déstabilisé dans la manière dont il est construit. J'ai adoré le prologue qui nous met tout de suite dans une ambiance assez mystérieuse, puisqu'un nourrisson abandonné est découvert dans un jardin un soir en 1963 par un couple d'adolescents. On s'attache très vite à cette petite fille qui est confiée à une pouponnière où on la prénomme Constance, et on a terriblement envie de savoir ensuite comment elle va s'en sortir dans la vie, elle qui va devoir grandir sans parents et avec un sentiment de rejet évident. Mais j'ai été surprise de voir apparaître dans les chapitres suivants d'autres personnages plusieurs années plus-tard, ce qui m'a un peu perdu au début parce que je ne comprenais pas qui était qui et où l'auteure voulait en venir. 

Après un petit temps d'adaptation où l'on arrive ensuite à situer les différents protagonistes et leurs liens entre eux on rentre véritablement dans l'histoire. Malgré tout j'ai trouvé que l'auteure s'éparpillait un peu en voulant traiter trop de sujets différents, et moins le sujet qui m'intéressait véritablement à savoir Constance, son histoire d'amour avec Bill le mari de sa sœur Jeannette et sa quête d'identité. Je suis déçue de ne pas avoir eu plus de passages sur l'histoire d'amour impossible entre Bill et elle, un amour empêché, si fort, si beau qu'on aurait aimé le voir se concrétiser même si cela paraît évidemment impossible. Ce sont deux âmes sœurs qui ne se sont jamais oubliées, qui ont pourtant tout fait pour s'éviter par respect pour Jeannette. J'ai également été frustrée de voir les recherches de Constance concernant sa mère biologique si peu développées, car je m'étais prise au jeu et les quelques passages la concernant m'ont beaucoup intéressé. Je suis restée un peu sur ma faim parce que j'aurais aimé savoir pourquoi cette femme l'avait abandonné.

Néanmoins j'ai trouvé que les relations entre les deux sœurs étaient très bien développées. On comprend que malgré l'amour qui les unit leur enfance n'a pas toujours était au beau fixe. Constance ne s'est jamais vraiment sentie intégrée à cette famille à qui elle ne ressemble en rien. Jalouse de sa sœur sourde qui accapare beaucoup l'attention et qui plus est est sur le point d'épouser l'homme dont elle est amoureuse, elle choisit dès que possible de s'éloigner d'eux pour enfin se sentir libre. C'est une femme qui au début ne m'a pas forcément touché justement à cause de son comportement vis à vis de Jeannette et à cause du fait qu'elle l'ait trompé. Puis au fil des pages c'est un personnage que j'ai appris à apprécier parce que l'on se rend compte qu'elle n'est pas bien dans sa peau, qu'elle regrette sa trahison et qu'elle aime malgré tout beaucoup sa sœur adoptive. 

Jeannette elle est une femme qui m'a touché dès le départ parce qu'elle aussi a son lot de malheurs. Elle souffre de surdité mais cela n'a jamais vraiment été un problème pour elle, jusqu'à l'arrivée de Constance. Elle lui en veut un peu de s'être immiscée dans sa famille, mais elle en veut surtout à ses parents qui selon elle ont voulu une autre fille, une fille "normale" parce qu'à cause de son handicap elle les avait déçu. Il y a quelques flash-back sur leur enfance tumultueuse qui nous permettent de comprendre les relations houleuses qu'elles entretenaient, mais j'ai trouvé qu'ils n'étaient encore une fois pas assez nombreux et qu'ils étaient surtout mal amenés. Rosie Thomas a plutôt choisi de se concentrer sur le personnage de Roxanna, la petite amie du fils de Jeannette, et sur la maladie de cette dernière.

Un choix que j'ai malgré tout compris car chaque personnage, chaque événement a son importance. A travers Roxanna on retrouve inconsciemment un peu Constance parce que comme elle c'est une jeune femme perdue, sans famille et qui se cherche. La maladie de Jeannette va être l'occasion pour les deux sœurs de se parler, de mettre leur amertume, leurs rancunes de côté, mais si cela va aussi être la porte ouverte à quelque chose d'inévitable qui m'a beaucoup touché. C'est encore une fois une belle histoire de famille sur la différence qu'elle soit physique à cause d'une maladie ou parce que l'on a pas les mêmes parents, sur la recherche et la confiance en soi mais aussi sur le pardon. C'est également une véritable porte ouverte au voyage. En effet le temps de quelques pages Rosie Thomas nous dépayse totalement et nous fait découvrir les coutumes typiques de Bali, même si je pense que certains passages un peu trop longs auraient pu être abrégé.

Pour conclure: 
Un roman dont la construction narrative est assez brouillon, qui demande un petit temps d'adaptation pour bien situer les personnages et les liens entre eux. Malgré un manque de développement évident concernant certains sujets, on se laisse cependant facilement emporter dans cette saga familiale pleine de tension et de non-dits de Londres à Bali.

Ma note:14/20. 

2 commentaires:

  1. J'ai tout de même bien envie de le découvrir. Les Brumes du Caire m'avait beaucoup plu et je pense que Constance me plaira aussi :)

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    1. Oui il est bien je te le conseille surtout si tu as aimé Les brumes du Caire. Je pense que c'est parce que je m'étais imaginé complètement autre chose... bisous

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