Lucia, Lucia.
Adriana Trigiani.
Editions Charleston.
301 pages.
En librairie depuis le 7 juin.
Résumé:
New York, 1950. À vingt-cinq ans, Lucia Sartori est certainement la plus jolie fille du quartier. L'après-guerre a ouvert de nombreuses possibilités aux jeunes femmes ambitieuses, et Lucia vient de commencer comme apprentie couturière au très chic grand magasin B. Altman sur la 5e Avenue. Son père, qui a brillamment réussi dans les affaires et tient l'épicerie fine italienne la plus réputée, l'a toujours encouragée dans ses ambitions, mais les traditions sont tenaces... Fiancée à son amour d'enfant, l'inébranlable Dante DeMartino, Lucia est déchirée lorsqu'elle rencontre un bel inconnu qui lui promet une vie de luxe dans les beaux quartiers, une vie comme elle n'en lit que dans les magazines. Forcée de choisir entre sa famille et ses rêves, Lucia se retrouve au centre d'un scandale qui révélera des secrets enfouis. L'honneur des Sartori est en jeu...
Mon avis:
J'avais découvert Adriana Trigiani avec Bienvenue à Big Stone Gap que j'avais bien aimé. N'ayant encore pas eu l'occasion de me procurer L'italienne, je me suis tournée vers son dernier roman Lucia, Lucia que les Editions Charleston que je remercie beaucoup ont eu la gentillesse de me faire parvenir.
C'est un livre que j'ai dévoré en à peine deux jours, qui m'a captivé et qui m'a complètement emporté dans le New-York des années 1950. Moi qui suis d'origine italienne par mon grand-père j'ai été plus que ravie de me retrouver le temps de quelques pages dans une grande famille d'immigrés italiens chaleureuse et très soudée, dont les membres sont tellement attachants que l'on a presque l'impression dans faire partie. Le récit se déroule majoritairement entre la cinquième avenue dans l'atelier de couture où travaille Lucia Sartori, et le quartier de Greenwich où se situe le petit appartement de Commerce Street où réside toute la famille et où son père Antonio tient la Groceria la petite épicerie familiale dans laquelle travaillent également ses quatre frères aînés. L'intrigue tourne surtout autour de leur quotidien et de la vie à cette époque. En effet après la guerre le travail évolue, l’essor des supermarchés commence, la rapidité et le profit sont vite privilégiés au détriment de la qualité et du conseil. Une tendance qui signe la mort des petits commerces de village contre laquelle le père de Lucia se battra toute sa vie. Les conditions des femmes tendent également à changer, mais pourtant les mentalités ont du mal à évoluer. Elles qui aspirent de plus en plus à travailler doivent pourtant une fois mariée abandonner leur emploi pour devenir épouse et mère à plein temps ce que Lucia refuse catégoriquement.
Quelle jeune femme intéressante et inspirante. Brillante couturière peu conventionnelle, elle aspire à faire une très grande carrière dans le monde de la mode et refuse pour cela de se marier à l'homme qui lui était promis. Indépendante, battante, sûre de ses convictions c'est un personnage que j'ai adoré pour sa forte personnalité, pour son courage d'oser imposer ses choix de vie sans se soucier du qu'en- dira-t-on. Malgré sa force de caractère c'est une jeune fille de 25 ans qui rêve comme sa meilleure amie et collègue Ruth de trouver aussi le grand amour qu'elle va d'ailleurs trouver en la personne de John, un homme d'affaires qui comme elle rêve de gravir les échelons de la bonne société. C'est un personnage qui au départ ne m'a pas paru digne de confiance. J'ai eu beaucoup de difficultés à le cerner car il se dévoile très peu. Il garde une grande part d'ombres qui nous fait en quelque sorte douter de son honnêteté malgré le fait qu'il semble être l'homme idéal qui a tout pour lui. Au fil de ses sorties avec Lucia dont il tombe petite à petit amoureux on apprend à l'apprécier et j'ai été étonnée par la tournure que prend le récit le concernant.
C'est une ambiance chaleureuse, conviviale et nostalgique qui vous attend dans ce livre. Une histoire qui nous est racontée à travers les souvenirs de Lucia 50 ans plus tard à sa jeune voisine Kit. Au fil de son histoire si touchante elle nous transporte dans un autre monde, à une époque où le sens de la famille est très important, au cœur des traditions et des croyances italiennes. On s'attache énormément à cette Mama italienne qui gère sa famille d'une main de maître mais qui est pourtant très douce, et à Antonio ce père si aimant qui ne veut que le bonheur de ses enfants qui n'en font qu'à leur tête. C'est un roman qui se veut en quelque sorte féministe, avec une héroïne qui lutte pour mener sa vie comme elle l'entend mais qui malgré tout comme tout le monde fera des erreurs. Lucia, Lucia m'a fait quelque fois pensé au roman de Colm Tolbin Brooklyn que j'avais tant aimé. J'ai été triste de le refermer , de quitter si vite ces personnages qui m'ont fait sourire et fait pleurer, de terminer un récit émouvant dont la fin m'a beaucoup plu car l'auteure ne tombe pas dans les clichés. Je ne pensais pas que la vie de Lucia se déroulerait de cette façon, mais finalement en y réfléchissant cela ne pouvait pas se terminer autrement.
Pour conclure:
Un roman qui vous emporte au cœur du Greenwich village en plein essor des années 50, dans une famille italienne attachante dont on révérait tous. L'histoire de Lucia, une héroïne forte et ambitieuse ravira toutes les féministes convaincues, mais saura également toucher les cœurs sensibles. A lire!
Ma note: 18/20.
Charleston me l'a fait parvenir ! J'ai tellement envie de me plonger dans ce genre d'histoire, j'aime tellement voyager ainsi <3 Je sais que je vais l'aimer !
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