mercredi 20 septembre 2017

La bibliothèque des coeurs cabossés.
Katarina Bivald.
Editions Denoël.
482 pages.

Résumé:

Tout commence par les lettres que s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l'Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine. Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis – et pas uniquement les personnages de ses romans préférés –, qui l'aident à monter une librairie avec tous les livres qu’Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance. Et lorsque son visa de trois mois expire, ses nouveaux amis ont une idée géniale et complètement folle pour la faire rester à Broken Wheel…

Mon avis:

J'ai découvert la plume de Katarina Bivald en mai 2016 avec son deuxième roman Le jour où Anita envoya tout balader que j'avais plutôt bien aimé. Il était donc évidant que je lise son tout premier qui est aussi le plus connu La bibliothèque des cœurs cabossés dont j'ai toujours entendu énormément de bien et dont la couverture est si jolie qu'il est impossible d'y résister.

Si j'ai effectivement bien aimé ce titre comme tant d'autres personnes avant moi il n'a pas était non plus un coup de cœur. Je pensais vraiment l'aimer d'avantage mais quelques petits points m'ont dérangé et m'ont du coup empêché de vivre pleinement cette histoire. Tout d'abord j'ai été un peu déçue de la ville de Broken Wheel qui sert de décor à l'intrigue puisqu'elle nous est décrite comme ni plus ni moins qu'un mouroir, une ville désertée, en déclin, qui ne possède presque plus de commerces et où les maisons sont la plupart délabrées. Je ne me suis pas sentie particulièrement attirée par elle parce qu'elle semble n'avoir aucun charme. Ainsi il m'a été difficile d'apprécier l'ambiance du roman car le lieu à mon sens n'est pas tellement engageant, ce qui ne m'a pas permis de m'y sentir bien tout simplement. 

J'ai été ensuite un peu perplexe face à la facilité avec laquelle Sara s'installe dans la maison d'Amy et s'approprie son petit local en plein centre de la petite ville à la mort de cette dernière. Alors oui je sais pertinemment que les romans feel-good sont aussi là pour nous faire rêver parce que évidemment la plupart du temps la réalité serait tout autre, mais là je n'ai pas réussi à passer outre le fait que sans testament à l'appui Sara n'avait tout simplement pas le droit de conserver les biens de son amie même si celle-ci l'aurait souhaité de son vivant. Je n'ai donc pas trouvé le début du roman très crédible, d'autant plus que par la suite Sara décide d'ouvrir une librairie avec tous les romans d'Amy dans une ville où l'économie est mauvaise et où il n'y a presque plus personne, décision qui paraît somme toute invraisemblable.

Cependant mise à part ces défauts selon moi qui ont un peu gâchés ma lecture, certains éléments du roman m'ont plu comme les nombreuses citations littéraires qui sont dispersées tout au long du récit. J'ai aimé me rappeler des souvenirs de livres que j'ai moi-même lu et beaucoup aimé comme Beignets de tomates vertes de Fannie Flagg ou encore Orgueil et préjugés de Jane Austen. J'ai aimé les discussions que les deux femmes échangeaient dans leurs lettres même si l'on n'a uniquement les correspondances d'Amy. J'ai trouvé ses réflexions sur la vie, sur la façon de penser des gens, sur notre rapport à la lecture et l'importance qu'elle peut avoir très intéressantes, et quelque part j'ai trouvé que c'était une jolie façon aussi de continuer à la faire vivre. C'est un aspect du roman qui vous plaira si vous êtes comme moi amoureux des livres. 

De même les lettres d'Amy sont le moyen d'en apprendre plus sur les habitants de Broken Wheel car on comprend que la vieille dame était au cœur de la ville, que tout le monde la connaissait, l'appréciait et lui livrait ses secrets. J'ai été touchée par tous les personnages que se soit par George ancien alcoolique et qui rêve de revoir un jour sa fille, Caroline vieille fille très pieuse qui n'a jamais connu l'amour, Grace et son tempérament volcanique sorte de gardienne emblématique de la ville, Andy et Carl un jeune couple homosexuel au cœur tendre, Claire devenue maman très tôt au bord de la dépression, le solitaire John seul homme noir du village qui a perdu l'amour de sa vie et enfin Tom le neveu d'Amy qui ne va pas laisser Sara insensible. 


Evidemment un roman feel-good ne le serait pas si il n'y avait pas une histoire d'amour à la clé et pourtant celle-ci est particulière je trouve parce qu'elle n'est pas évidente. Tom n'a pas l'air sous le charme de Sara qu'il considère comme "même pas jolie", et c'est là toute la beauté de leur idylle parce que l'on sent que malgré tout ce qu'il pense de Sara, cette fille un peu à part toujours un livre à la main, dont le cœur palpite uniquement grâce aux romans qu'elle lit, l'attire, le fait rire et on comprend petit à petit qu'il commence à tomber amoureux d'elle et de son univers. 

" - Tu sens? L'odeur des livres neufs. Des aventures pas encore lues. Des amis dont on n'a pas encore fait la connaissance, des heures d'escapade hors de la réalité qui attendent."

Pour conclure:

Un roman feel-good par excellence qui parlera à tous les amoureux des livres. Cependant si j'ai été touchée par les habitants de Broken Wheel et par l'histoire de Sara et Tom, j'ai en revanche été peu sensible à cette petite ville qui semble laissée à l'abandon et gênée par certaines incohérences dans le récit.

Ma note: 15/20.

1 commentaire:

  1. Une bonne lecture pour moi aussi. Je me suis beaucoup attachée à cette petite ville, de mon côté. C'est plutôt la fin qui me semblait hautement improbable et qui m'a empêchée d'apprécier un peu plus cette histoire.

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