Saphira, sa fille et l'esclave.
Willa Cather.
Editions Rivages Poche.
314 pages.
Résumé:
Chez les Colbert, un choeur
de femmes mène la danse. Saphira, la mère, s'accroche de toutes ses forces aux
traditions esclavagistes. Rachel, la fille, a embrassé les idées progressistes
de son père : elle tente de sortir Nancy, jeune métisse au service de la
famille, de sa condition. Le destin de Nancy cristallise tous les paradoxes de
l'Amérique à l'aube de la guerre de Sécession, mettant à nu l'empreinte
indélébile de cette part douloureuse de l'Histoire.
Mon avis:
L'esclavage et la ségrégation raciale sont des sujets qui me touchent particulièrement et que j'aime beaucoup retrouver en littérature, alors lorsque je suis tombée sur ce livre par hasard en librairie j'ai tout de suite eu envie de le lire, persuadée qu'il allait beaucoup me plaire.
Willa Cather est une auteure très renommée de la littérature américaine de la fin du XIXème siècle et du début du XXème, pourtant en France elle est relativement peu connue. Je suis donc ravie que les Editions Rivages aient traduit l'un de ses romans. J'ai effectivement beaucoup apprécié ma lecture qui m'a beaucoup rappelé d'autres romans que j'ai pu lire sur le même sujet La colline aux esclaves, La couleur des sentiments... C'est au cœur d'une Amérique divisée en ce qui concerne le traitement et la place des gens de couleurs, prémisse de la guerre de Sécession qui ne tardera pas à éclater que le lecteur se retrouve plongé.
Dans la famille Colbert ces divergences d'opinion concernent surtout la mère Saphira, vieille femme esclavagiste et très attachée au respect du rang social, et sa fille Rachel une abolitionniste dotée d'un très grand cœur. C'est ce combat mère-fille qui m'avait beaucoup attiré dans ce roman car j'aimais l'idée que Rachel bien qu'ayant grandi auprès d'une mère conservatrice et raciste, ait des idées très différentes d'elle et soit au contraire favorable au progrès comme son père. Le personnage de Rachel donne une vision très avancée de ce que sera l'avenir, mais aussi du présent avec des mentalités qui s'élargissent même si aujourd'hui toutes idées progressistes semblent utopiques.
Cependant j'ai été un peu déçue que ce conflit qui les divise ne soit pas plus présent dans le roman. Il faut attendre le dernier quart du livre pour entrer dans le vif du sujet, et voir arriver l’événement majeur concernant Nancy la jeune esclave noire de sa mère qui va les séparer complètement. En effet, le roman est divisé en Livres renfermant plusieurs chapitres dans lesquels l'histoire de chaque personnage nous est présentée, que ce soit celle des membres de la famille Colbert ou celle des différentes personnes de couleur à leur service. Si j'ai trouvé ces passages pertinents et indispensables au roman j'ai été déçue de ne pas trouver plus d'action, et de moments de confrontations entre blancs et noirs, et encore plus entre Saphira et Rachel.
L'auteure révèle davantage de détails sur la personnalité de la mère, alors que la fille reste souvent dans l'ombre et c'est ce qui est dommage. Elle nous apparaît comme une femme sans cœur notamment lorsqu'elle ne montre aucunes hésitations quant au fait de vendre une fille d’esclave si elle n'en a plus l’utilité. Pour autant c'est un personnage que je n'ai pas réussi à comprendre totalement car certains esclaves semblent entrer dans ses bonnes grâces. La ségrégation est évidemment bien présente mais le sort des esclaves de la famille est loin d'être invivable. S'ils sont soumis aux décisions de leurs maîtres, ils ne sont pour autant pas battus et ont même parfois des cadeaux de noël.
Ils semblent donc être plus avantagés que certains esclaves de l'époque cependant nous n'avons pas du tout leur point de vue concernant leurs conditions. A aucun moment nous sommes amenés à être dans leur tête pour savoir ce qu'ils pensent réellement. Ce constat m'a empêché de pouvoir vraiment m'attacher à eux. Il est vrai que j'ai été touchée par Nancy qui semble être une jeune fille douce, fragile et totalement dévouée à ses maîtres lors des quelques passages qui la concernent surtout lorsqu'elle se retrouve harcelée par l'un des membres de la famille Colbert, mais pas autant que je l'aurais pensé.
J'ai été également très déçue du manque de développement concernant certains passages. Je pense notamment au grand événement de la fin qui la rapproche vraiment de Rachel lorsqu'elles prennent une décision très importante pour le futur de la jeune esclave. De même j'aurais apprécié que l'auteure développe davantage le conflit que cela a engendré entre Rachel et sa mère. Malheureusement cette confrontation a été totalement éclipsée par l'auteure qui a même instauré un bon dans le temps de 25 ans à son récit, et qui laisse donc beaucoup de questions selon moi en suspens.
Pour conclure:
Un roman sur la ségrégation raciale qui donne une vision futuriste des conflits abolitionnistes que connaîtra bientôt le sud des Etats-Unis d'Amérique. Cependant j'ai été un peu déçue que les divergences d'opinion entre Saphira esclavagiste et sa fille partisante de la liberté pour tous ne soient pas plus présentes dans le roman, et que l'auteure ne donne pas plus la parole aux esclaves.
Ma note: 15/20.
Willa Cather est une auteure très renommée de la littérature américaine de la fin du XIXème siècle et du début du XXème, pourtant en France elle est relativement peu connue. Je suis donc ravie que les Editions Rivages aient traduit l'un de ses romans. J'ai effectivement beaucoup apprécié ma lecture qui m'a beaucoup rappelé d'autres romans que j'ai pu lire sur le même sujet La colline aux esclaves, La couleur des sentiments... C'est au cœur d'une Amérique divisée en ce qui concerne le traitement et la place des gens de couleurs, prémisse de la guerre de Sécession qui ne tardera pas à éclater que le lecteur se retrouve plongé.
Dans la famille Colbert ces divergences d'opinion concernent surtout la mère Saphira, vieille femme esclavagiste et très attachée au respect du rang social, et sa fille Rachel une abolitionniste dotée d'un très grand cœur. C'est ce combat mère-fille qui m'avait beaucoup attiré dans ce roman car j'aimais l'idée que Rachel bien qu'ayant grandi auprès d'une mère conservatrice et raciste, ait des idées très différentes d'elle et soit au contraire favorable au progrès comme son père. Le personnage de Rachel donne une vision très avancée de ce que sera l'avenir, mais aussi du présent avec des mentalités qui s'élargissent même si aujourd'hui toutes idées progressistes semblent utopiques.
Cependant j'ai été un peu déçue que ce conflit qui les divise ne soit pas plus présent dans le roman. Il faut attendre le dernier quart du livre pour entrer dans le vif du sujet, et voir arriver l’événement majeur concernant Nancy la jeune esclave noire de sa mère qui va les séparer complètement. En effet, le roman est divisé en Livres renfermant plusieurs chapitres dans lesquels l'histoire de chaque personnage nous est présentée, que ce soit celle des membres de la famille Colbert ou celle des différentes personnes de couleur à leur service. Si j'ai trouvé ces passages pertinents et indispensables au roman j'ai été déçue de ne pas trouver plus d'action, et de moments de confrontations entre blancs et noirs, et encore plus entre Saphira et Rachel.
L'auteure révèle davantage de détails sur la personnalité de la mère, alors que la fille reste souvent dans l'ombre et c'est ce qui est dommage. Elle nous apparaît comme une femme sans cœur notamment lorsqu'elle ne montre aucunes hésitations quant au fait de vendre une fille d’esclave si elle n'en a plus l’utilité. Pour autant c'est un personnage que je n'ai pas réussi à comprendre totalement car certains esclaves semblent entrer dans ses bonnes grâces. La ségrégation est évidemment bien présente mais le sort des esclaves de la famille est loin d'être invivable. S'ils sont soumis aux décisions de leurs maîtres, ils ne sont pour autant pas battus et ont même parfois des cadeaux de noël.
Ils semblent donc être plus avantagés que certains esclaves de l'époque cependant nous n'avons pas du tout leur point de vue concernant leurs conditions. A aucun moment nous sommes amenés à être dans leur tête pour savoir ce qu'ils pensent réellement. Ce constat m'a empêché de pouvoir vraiment m'attacher à eux. Il est vrai que j'ai été touchée par Nancy qui semble être une jeune fille douce, fragile et totalement dévouée à ses maîtres lors des quelques passages qui la concernent surtout lorsqu'elle se retrouve harcelée par l'un des membres de la famille Colbert, mais pas autant que je l'aurais pensé.
J'ai été également très déçue du manque de développement concernant certains passages. Je pense notamment au grand événement de la fin qui la rapproche vraiment de Rachel lorsqu'elles prennent une décision très importante pour le futur de la jeune esclave. De même j'aurais apprécié que l'auteure développe davantage le conflit que cela a engendré entre Rachel et sa mère. Malheureusement cette confrontation a été totalement éclipsée par l'auteure qui a même instauré un bon dans le temps de 25 ans à son récit, et qui laisse donc beaucoup de questions selon moi en suspens.
Pour conclure:
Un roman sur la ségrégation raciale qui donne une vision futuriste des conflits abolitionnistes que connaîtra bientôt le sud des Etats-Unis d'Amérique. Cependant j'ai été un peu déçue que les divergences d'opinion entre Saphira esclavagiste et sa fille partisante de la liberté pour tous ne soient pas plus présentes dans le roman, et que l'auteure ne donne pas plus la parole aux esclaves.
Ma note: 15/20.
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