vendredi 19 janvier 2018

Ma vie de Bacha Posh.
Nadia Hashimi.
Editions Castelmore.
279 pages.

Résumé:

La famille d’Obayda aurait bien besoin d’un peu de chance : depuis l’accident de leur père, la vie dans la campagne afghane n’est pas facile pour la fillette de dix ans et ses soeurs. La tante d’Obayda a une idée pour leur porter bonheur : transformer la fillette en bacha posh, c’est-à-dire la faire passer pour un garçon. D’abord désemparée, Obayda – désormais appelée Obayd – devient amie avec Rahim, une autre bacha posh. En sa compagnie, elle va découvrir la liberté…

Mon avis:

Je n'avais jamais lu Nadia Hashimi pourtant je me suis procurée tous ses romans persuadée qu'ils me toucheront. En effet les thèmes qu'elle aborde sont à mon sens nécessaires et trop importants pour qu'ils soient occultés. C'est dans le cadre du Prix littéraire des chroniqueurs du web organisé par Fiona du blog Pretty Books que j'ai lu celui-ci le dernier qu'elle a écrit destiné à la jeunesse, et je n'ai effectivement pas été déçue.

Le terme de Bacha Posh m'était inconnu il y a encore quelques mois, je ne pense d'ailleurs pas être la seule à être dans l'ignorance la plus totale de cette coutume étrange pratiquée dans les pays du Moyen-Orient comme l'Afghanistan. Dans les pays dévelloppés dans lesquels nous vivons cela nous semble impossible de croire et de comprendre que de telles choses existent. Parce qu'en tant que femmes nées dans un pays riche, nous avons la chance de faire des études, de sortir où bon nous semble, de côtoyer des garçons, d'avoir un métier et d'être libres de choisir notre vie tout simplement. Nous avons malheureusement tendance à oublier ou à vouloir occulter que certaines femmes n'ont pas cette chance. Ce que nous considérons comme normal est un rêve, quelque chose d’inaccessible et d'inenvisageable pour d'autres. Je suis ravie que Nadia Hashimi ait choisi d'écrire sur un sujet aussi important et d'autant plus à destination des plus jeunes car ce genre de lecture permet à mon sens d'ouvrir les consciences, d'élargir notre vision du monde et de chérir cette chance qui nous est donnée sans que l'on s'en rende vraiment compte. 

A travers l'histoire d'Obayda, petite afghane de 10 ans qui n'a que des sœurs, l'auteure nous montre la dure réalité de la condition de femme dans ces pays là. En effet à la suite de l'accident de leur père  qui lui a fait perdre son travail et l'a fait plonger dans une profonde dépression, Obayda va être transformer en garçon afin d'aider la famille et de tenter de redonner le sourire à ce dernier qui a toujours rêvé d'avoir un fils. Du jour au lendemain la petite fille doit abandonner jupes et robes, se couper les cheveux au profit de pantalons et d'une coupe courte. Un changement radical qui semble incompréhensible et qui peut surtout se révéler traumatisant pour une enfant. Pourtant Obayda qui s'appellera désormais Obayd, malgré le fait qu'elle ne soit au début pas d'accord et surtout qu'elle ne comprenne pas pourquoi elle doit changer d'identité se familiarise assez vite avec sa nouvelle apparence. Cette adaptation si rapide m'a pour le moins laissé dubitative et m'a semblé assez peu crédible finalement, car j’ai trouvé qu'elle s'acceptait trop rapidement. Cela me semble assez incroyable de pouvoir vivre dans de telles conditions une vie d'enfant normale. J'aurais donc peut-être préféré que l'auteure développe un peu plus les premiers jours de sa transformation.

Cependant je dois avouer que c'est un des seul point qui m'a vraiment dérangé. L'histoire en elle-même est très touchante parce que l'on sait que pour certaines personnes dans le monde c'est la réalité. A travers la nouvelle vie d'Obayda on se rend compte du peu de droits accordés aux femmes, à quel point elles sont dévalorisées, et surtout à quel point elles sont traitées de façon différente des hommes. Je suis toujours sidérée de voir la liberté qu'ils accordent aux hommes par rapport à elles qui n'ont aucuns droits, je suis choquée de constater par exemple que les parents réservent à leur fils la meilleur nourriture lors d'un repas, que les garçons ont le droit de jouer dehors à la sortie de l'école, qu'ils ont le droit de se rendre au village pour aller chercher le pain, alors que les filles doivent rester à la maison à faire les taches ménagères après l'école et encore si elles ont le droit d'y aller. C'est la question du genre et de l'identité qui est abordée ici et notamment l'importance qu'on lui accorde, car c'est lui finalement qui détermine qui on doit être et comment on doit se comporter. C'est à travers le personnage d'Obayda qui va petit à petit changer, s'ouvrir et prendre confiance en elle, que l'on se rend compte que que l'on soit fille ou garçon nous sommes capables de faire les mêmes choses, et donc que nous devons avoir les mêmes droits. 

Pour conclure: 
Un roman destiné aux plus jeunes qui explique avec des mots simples la notion de genre et l'importance qu'on lui donne dans les pays du Moyen-Orient comme l'Afghanistan. Un roman qui met en lumières les différences hommes femmes pratiquées dans ces pays là, où l'homme est placé sur un piédestal à tel point que certaines familles qui n'ont pas de fils créées des Bacha posh (filles déguisées en garçon). Un récit important qui permet à mon sens d'informer et surtout d’éveiller les consciences. A lire.

Ma note: 16/20.

2 commentaires:

  1. J'ai également beaucoup aimé ce roman, il signe ma découverte avec Nadia Hashimi et je compte bien la relire très rapidement !

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