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Rue du bonheur. 

Anna Fredriksson.

Editions Denoël.

422 pages.

Résumé:

Johanna vit seule avec ses deux filles Agnès et Sara dans un petit trois pièces. Elle a du mal à joindre les deux bouts, et pour ne rien arranger, sa cadette Sara, est victime de harcèlement au collège. Son ex mari Calle, dentiste a refait sa vie à Stockholm avec Fanny et ne voit ses filles qu'un weekend toutes les trois semaines. Alors que leur relation n’est pas au beau fixe et qu'il refuse de l'aider plus que nécessaire, la roue tourne pour Johanna. Elle découvre un jour qu'elle a gagné à la loterie 20 millions de couronnes. Elle décide alors de reprendre sa vie en main, afin d'offrir à ses filles un meilleur avenir.

Mon avis:

Je remercie énormément les Editions Denoël qui m’ont fait la surprise de m’envoyer un roman, que j’ai d’ailleurs beaucoup aimé. J'ai lu ce livre en à peine deux jours. Le résumé sur la quatrième de couverture m’avait déjà beaucoup plu et je savais que j’allais passer une très bonne lecture. En effet, j’apprécie beaucoup les histoires « réalistes », dans lesquelles on peut facilement se mettre à la place des personnages.

Le livre est divisé en 4 parties : Johanna, Calle, Fanny, puis Johanna Calle et Fanny. La première est basée sur Johanna. Elle permet de planter le décor et de comprendre la situation dans laquelle elle est. On sait très peu de choses sur sa séparation avec Calle car le récit est plus centré sur la vie quotidienne de cette famille déstabilisée par le départ du père.

Je me suis tout de suite attachée à cette jeune mère de famille qui élève du mieux qu’elle peut ses enfants depuis le départ de son ex mari. Bien que la vie ne soit pas toujours facile, elle aime son environnement. Elle fait passer ses filles avant tout et fait en sorte qu’elles ne manquent de rien. Pour cela elle peut compter sur ses amies qui lui apportent un réel soutient. J’ai eu l’impression d’être dans une bulle, un cocon qu’a tissé Johanna. Elle a du s’endurcir un peu pour gérer seule le quotidien, mais elle essaie de garder sa famille unie. Calle n’est pas décrit de façon très objective, on pense que c’est lui qui a abandonné sa femme et ses enfants et de ce fait, je n’avais pas une vision très positive à son sujet au début.

Au fil de la lecture on en apprend plus sur lui, notamment dans la deuxième partie, en découvrant sa vie à Stockholm et sa relation avec Fanny qui n’est pas aussi idyllique que le pense Johanna. L’auteure lève le voile peu à peu sur les raisons de leur séparation, ce qui va changer un peu notre regard sur lui et va mettre le doute sur le rôle qu’a joué Johanna dans leur rupture. Il va aussi se rapprocher de plus en plus de ses filles et prendre enfin en main son rôle de père.

J’ai aimé me balader et découvrir Stockholm que nous décrit très bien l’auteur, car ce n’est pas un lieu que j’ai retrouvé dans beaucoup de romans que j’ai lu, même si l’atmosphère de la ville est un peu à l’image de l’atmosphère qui règne souvent entre les personnages: triste et froide. De plus, la couverture du roman très jolie et colorée, nous montre les maisons typiques de la Suède et nous plonge tout de suite dans le décor.

La lecture est fluide, les chapitres courts. Anna Fredriksson nous raconte avec délicatesse et sincérité les conséquences des divorces, qui sont malheureusement très courants de nos jours. Elle nous montre également que l’image parfaite d’un couple est parfois illusoire, que cela demande de réels efforts et qu’il faut avant tout se parler et s’ouvrir à l’autre pour qu’une vie à deux fonctionne. Malgré tout, elle arrive à nous faire sentir l’effort que fait chacun afin de retrouver cette joie qu’ils connaissaient quand ils habitaient rue du bonheur. On est tantôt du côté de Johanna, tantôt du côté de Calle et Fanny. Elle joue un peu avec les sentiments que l’on ressent vis-à-vis des personnages en nous dévoilant la véritable facette de chacun.

Au final on s’aperçoit qu’ils éprouvent les mêmes craintes et difficultés. Ils sont tous dans la même situation et vont devoir faire avec, comme le montre d’ailleurs la dernière partie qui met en avant les trois personnages principaux comme si à la fin ils formaient une seule et même famille.

Pour conclure:

J’ai passé un agréable moment avec ce roman qui nous réserve pas mal de surprises. Il est tendre et touchant mais aussi triste et parfois dur, ce qui caractérise bien les sentiments contraires que peuvent éprouvées les familles recomposées qui doivent retrouver un certain équilibre. Je le conseille à tous ceux qui ne l’ont pas encore découvert.

Ma note : 16/20.