vendredi 9 septembre 2016

Audrey retrouvée.
Sophie Kinsella.
Editions PKJ.
299 pages.

Résumé:

Audrey a 14 ans. Elle souffre de troubles anxieux. Elle vit cachée derrière ses lunettes noires, recluse dans la maison de ses parents à Londres. Ça, c'était avant. Avant que Dr Sarah, son psychiatre, lui demande de tourner un film sur sa famille, pour voir la vie d'un œil nouveau : celui de la caméra. Avant que Linus, un copain de son frère, débarque. Avec son grand sourire et ses drôles de petits mots griffonnés sur le coin d'une feuille, il va pousser Audrey à sortir. Et à redécouvrir le monde...

Mon avis:

Ce livre m'a très gentiment été offert pour mon anniversaire par Emilie de la chaîne MilyxLecture que je remercie encore une fois. J'ai découvert Sophie Kinsella il y a quelques années déjà avec sa série L'accro du shopping que j'avais adoré et qui m'avait fait mourir de rire. Ayant l'habitude de lire l'auteure dans un genre un peu plus adulte, j'ai tout de suite été curieuse de lire Audrey retrouvée, car c'est la première fois qu'elle écrit un roman destiné à un public plus jeune. 

Pourtant l'intrigue n'a rien de futile et d'enfantin puisque l'héroïne qui se nomme Audrey souffre à 14 ans de phobie sociale, d'anxiété généralisée et d'épisodes dépressifs. Incapable de voir du monde, elle reste constamment cloîtrée chez elle à longueur de journée et ne quitte jamais ses lunettes de soleil. C'est une maladie psychologique qui ne se voit donc pas, mais qui n'est pour autant pas facile à vivre au quotidien. Je me suis dès les premières pages prise d'empathie pour cette adolescente  qui du jour au lendemain n'a plus été capable de vivre normalement. On se pose tout de suite beaucoup de questions quant à sa maladie. En quoi consiste-t-elle? Comment est-elle apparue? Est-ce que l'on peut réellement s'en sortir? Lorsque nous assistons aux entretiens d'Audrey avec le Docteur Sarah sa psychologue ou lorsqu'elle commence à parler puis à sortir avec Linus, un copain de son frère, on prend conscience de toute la complexité d'une telle maladie. Car malgré toute sa bonne volonté Audrey n'arrive pas à se confronter au monde extérieur, tout est confus dans sa tête, et elle a bien du mal à se conduire normalement. 

J'ai en revanche été plutôt sceptique quant à ses capacités de guérison, qui m'ont paru assez faciles et rapides. J'ai eu l'impression qu'elle faisait des progrès énormes trop rapidement. J'aurais aimé que le roman soit peut-être un peu plus long, qu'elle rencontre plus d'obstacles, de difficultés à aller vers les autres, d'autant plus qu'elle n'est pas sortie de chez ses parents depuis des mois. De plus, je regrette beaucoup que l'on n'ait pas d'explications réelles sur la cause de cette anxiété maladive. L'auteure nous explique brièvement que sa maladie s'est déclarée à cause de ce qu'elle a enduré à l'école, mais nous n'avons aucuns détails, ni flash- back qui nous expliquent concrètement ce qu'elle a vécu de si terrible et traumatisant. Je pense que connaitre ces informations nous aurait peut-être mieux permis de comprendre son affection. 

A coté de cela, Audrey retrouvée comme L'accro du shopping comporte des passages très drôles sur la vie de famille. Et celle d'Audrey est complètement dégantée. Entre une mère folle à lier, complètement parano et surprotectrice, un frère aîné accro aux jeux vidéos, un père effacé et un petit frère de 4 ans, la vie n'est pas toujours tranquille et reposante pour la jeune fille. Surtout que son frère Franck, vrai geek, a le don de constamment faire tourner en bourrique sa mère qui ne le supporte plus de le voir toujours rivé à son écran. Le premier tiers du roman est surtout consacré à leurs disputes incessantes sur la nocivité des ordinateurs, ce qui m'a beaucoup fait rire. La construction narrative est originale, on assiste à beaucoup de petites scènes de leur quotidien écrites comme un script de film, car Audrey doit filmer ses proches pour entamer sa guérison en recommençant à s'ouvrir aux autres. 

C'est un roman qui se lit très facilement mais qui aborde avec beaucoup de simplicité des thèmes qui poussent à réfléchir, comme la place et les conséquences  du numérique dans nos vies, le dur métier de parents et les difficultés à ne pas se contredire face aux enfants. On sent que Sophie Kinsella a du largement s'inspirer de sa vie personnelle et de situations vécues lorsqu'elle se moque de la mère d'Audrey qui est l'exemple type du "Fais ce que je dis mais pas ce que je fais", ou encore lorsqu'elle décrit les adolescents comme ne s'intéressant plus à rien, ne lisant plus et étant ingrats vis à vis de leurs parents. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé l'éloge qu'elle fait de la littérature et de son importance dans la vie d'un enfant pour lui permettre de s'ouvrir et de réfléchir sur le monde qui l'entoure. J'ai trouvé également intéressant que l'auteure nous fasse réfléchir sur cette maladie psychologique, sur les répercutions que cela a sur la famille et comment elle peut être perçue par les gens de l'extérieur qui ne la comprennent pas forcément, qui croient que les symptômes ne sont pas réels, ou au contraire qui en dramatisent et grossissent les conséquences.  

Pour conclure:
Audrey retrouvée est un roman certes destiné à la jeunesse, qui aborde de façon simple la phobie sociale, mais qui nous pousse à réfléchir sur plein de sujets qui entourent cette maladie psychologique. Même si Sophie Kinsella ne répond pas à toutes nos interrogations, on se prend d'amitié pour cette jeune fille de 14 ans qui retrouve peu à peu confiance en elle et en les autres. Ce livre n'est en aucun cas larmoyant, mais au contraire bourré d'humour. J'ai adoré retrouver tout le charme de cette auteure qui m'a encore une fois fait passer un agréable moment de lecture. Je recommande. 

Ma note: 15/20.

2 commentaires:

  1. Et bien je suis bien contente d'avoir lu ta chronique. Tu me donne un peux plus envie de lire ce livre finalement :)

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  2. Si tu aimes Sophie Kinsella tu aimeras celui-ci aussi de toute façon je pense.

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