Nos
premiers jours.
Jane
Smiley.
Editions
Rivages.
587
pages.
Résumé:
Walter
Langdon rêve d'avoir sa ferme et d'obtenir son indépendance, loin du regard
paternel. Avec sa femme Rosanna, il décide d'acheter une exploitation agricole
dans l'Iowa. Sur cette terre, sa famille connaît les grands bouleversements
historiques de la première moitié du XXe siècle, de 1920, à l'aube de la
dépression, jusqu'en 1953.
Mon
avis:
Passionnée
par les Etats-Unis d'Amérique, d'autant plus par les années 1920 à 1960, ce
roman avait ainsi tout pour me plaire. Je remercie donc Babelio et les Editions
Rivages pour ce service presse.
Jane
Smiley dans le premier tome de cette trilogie nous démontre ce qu'est la vie à
la campagne à cette époque, à travers le portrait des membres de la famille
Langdon. Les travaux agricoles, mis parfois en péril par les aléas climatiques,
et par le crack boursier de 1929, les dangers à la ferme, l'isolement, le
manque de moyens, les accouchements à répétitions qui étaient parfois
dangereux, puis le départ de certains hommes pour la seconde guerre mondiale...
Pendant un peu plus de trente ans on suit les membres de cette grande famille
qui vivent simplement et qui luttent pour s'en sortir. J'ai énormément aimé
assister à leur quotidien, me rendre compte de la quantité phénoménale de
travaux qu'il y a à accomplir dans une ferme, aussi bien dans les champs qu'à
la maison, comment les gens s'occupaient quant il n'y avait pas l’électricité
et tous les moyens de commodités dont on dispose aujourd'hui. En lisant ce
roman j'ai eu l'impression d'être comme dans un cocon, on vit avec
les personnages, on suit leur évolution, on s'attache à cette famille comme si
c'était la notre.
Malgré
tout, il y a énormément de passages pendant lesquels je me suis un peu ennuyée,
notamment ceux concernant la façon de cultiver les champs, ceux sur la seconde
guerre mondiale lorsque Franck un des enfants Langdon est au combat, ou encore
les passages sur le gouvernement russe. J'ai trouvé qu'ils étaient parfois
assez difficiles à comprendre et ils cassaient la fluidité de la lecture. Il
faut savoir je pense que c'est un roman qui comporte très peu d'actions. Il y a
certes énormément d’événements, de naissances, de nouveaux personnages puisque à l'époque les familles étaient très grandes, mais il ne faut pas
s'attendre à de grandes péripéties. On lit ce livre comme on lirait un journal
intime. Il y a plus de passages explicatifs et de descriptions que de
dialogues, donc le récit peut paraître à la longue redondant, lent et
peu passionnant.
De plus, le narrateur change constamment, on est parfois dans
la tête des enfants alors qu'ils ne sont encore que des bébés, on voit la vie à
travers leurs yeux ignorants, et c'est parfois assez déroutant. Quoiqu'il en
soit les personnages sont incroyablement attachants, ils ont des
liens familiaux très forts. Je ne peux pas dire qu'il y
a vraiment de personnages principaux, ils sont très
différents les uns des autres, mais ils sont tous importants et présents à
leur manière, ils essaient tous de trouver leur place dans la famille
et dans le monde. chaque être à une histoire à nous
raconter, et on est ému de les quitter en refermant ce livre.
Je pense
qu'il faut aborder ce roman comme une leçon sur la vie, sur ce qu'elle a à nous
offrir. Il est emprunt de nostalgie, on voit les années passer, les
enfants grandir, devenir adulte à leur tour... c'est triste et beau à la
fois. Il ne
faut pas attendre de grands rebondissements, il faut se laisser porter par
l'histoire, rentrer au cœur de cette famille comme si on vivait avec
eux, se mettre à la place des personnages, s’imprégner des lieux, de
l'ambiance, des mœurs aussi à cette époque, et surtout prendre son
temps pour en apprécier toute la portée.
Pour
conclure:
Un roman
qui peut décontenancer et décourager au départ par la lenteur, le
manque d'action de l'intrigue, et par des passages parfois ennuyeux,
mais dont toute la beauté réside dans les personnages charismatiques, qui en
font une famille attachante. Jane Smiley nous livre un récit d'une
incontestable véracité, c'est la vie telle qu'elle était à cette époque, telle
qu'elle est réellement, on en apprend beaucoup
sur l’Histoire américaine, et sur la vie tout simplement.
Ma note:
15/20.
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