Terminus
Elicius.
Karine
Giebel.
Editions
Belfond.
291
pages.
Résumé:
Istres-Marseille.
Pour Jeanne, la vie est ponctuée par cet aller-retour ferroviaire quotidien
entre son travail de gratte-papier au commissariat et la maison de sa mère.
Elle attend néanmoins qu'un événement vienne secouer le fil de son existence:
un regard, enfin, du capitaine Esposito? La résolution, peut-être, de cette
ffaire de serial killer qui défraie la chronique phocéenne? "Vous êtes si
belle, Jeanne Si touchante et si belle." Ce soir-là, une lettre, glissée
entre deux banquettes, semble combler toutes ses espérances. Un peu trop, même.
Car derrière le mystérieux soupirant se cache le meurtrier tant recherché par
la police. Commence alors une correspondance amoureuse qui, pour Jeanne, n'aura
de terminus qu'au bout de l'enfer...
Mon
avis:
Terminus
Elicius est le second roman de Karine Giebel que je lis puisque j'avais déjà pu
découvrir l'auteure avec De force son dernier livre paru également aux Editions
Belfond début 2016 et pour lequel j'avais eu un vrai coup de cœur. Je les
remercie donc encore une fois pour l'envoi de celui-ci.
Je
savais que Terminus Elicius était le tout premier roman de l'auteure, je ne
m'attendais donc pas à ce qu'il soit forcement aussi bien construit et aussi
aboutit que De force, car souvent la plume d'un auteur évolue et surtout
s'améliore par rapport à leur tout premier écrit. Et bien pour tout vous dire
j'ai été agréablement surprise de constater avec quelle facilité j'ai été
happée par cette histoire. A travers ce tout premier roman on aperçoit
déjà l'oeuvre d'un écrivain de talent, une auteure de thrillers unique et
incomparable, qui mène avec brio et subtilité ses intrigues, qui vous font
douter jusqu'à la dernière page. Que dire de ce scénario si ce n'est qu'il
est complètement fou. Ce qui arrive à Jeanne parait invraisemblable, mais
au final est-ce si impensable que cela? Elle qui tous les jours a le même
rituel, se lève et prend les transports en commun à la même heure, s'assoit
toujours à la même place. Jeanne est une jeune femme solitaire, et prévisible,
une proie facile finalement pour tous criminels qui se respectent.
Outre une intrigue prenante, le personnage de Jeanne est fascinant. Le lecteur la perçoit surtout au début du roman comme une vieille fille de 28 ans, qui vit encore chez sa mère, qui a raté sa vocation, qui n'a pas de petit ami mais qui est amoureuse de son patron, qui ne vit qu'à travers ses rêves et ses fantasmes, qui manque cruellement de confiance en elle, qui est timide et discrète, comme transparente aux yeux du monde, qui mène une vie sage et bien rangée, qui fait toujours les mêmes choses, a toujours les mêmes habitudes, et qui souffre de tocs. Et puis, au fur et à mesure on comprend que c'est un personnage bien plus complexe que cela, car elle a un comportement de plus en plus étrange, elle est toujours sur le qui vive, a toujours peur de tout et des autres surtout. On sent qu'il s'est passé un événement tragique dans la vie de cette femme qui l'a détruite, et à cause duquel elle est un peu dérangée depuis.
Karine
Giebel a vraiment le don de créer des personnages d'une force
psychologique incroyable, des êtres sombres, écorchés, sur le point de craquer
à tout moment, qui nous font peur, mais qui en même temps nous fascinent. J'ai
adoré la complexité du caractère de Jeanne qui est à la fois imprévisible mais
tout à fait compréhensible. Tout au long du roman elle va être partagée entre
le désir qu'elle éprouve pour cet homme qui s'intéresse à elle, l'empathie, car
malgré les horreurs qu'il commet elle ne peut s'empêcher d'essayer de comprendre
ses actes abominables, mais aussi la culpabilité face aux sentiments naissants
qu'elle ressent peu à peu pour ce meurtrier.
Avec
Terminus Elicius l'auteure rentre vraiment dans la tête d'un assassin, elle
cerne vraiment à mon sens la psychologie d'un tueur en série, et arrive même à
le faire passer pour la victime finalement. On est vraiment ici dans une
ambiance de tension croissante, d'angoisse perpétuelle. On soupçonne à la fois
tout le monde et personne, parce qu'il est impossible de savoir réellement qui
est ce fameux Elicius, comme il est impossible de comprendre réellement la
personnalité de Jeanne, car tout est flou, l'auteure nous fait douter jusqu'au
bout. Comment va t-elle gérer cette correspondance macabre? Que va t-elle
faire? Le dénoncer? Rentrer dans son jeu? Et lui, qui est-il? Quelles sont ses
intentions? Autant de questions qui nous tenaillent tout au long du roman et
qui nous poussent à connaitre le fin mot de l’histoire.
Pour
conclure:
Un
premier roman mené avec brio qui nous prouve qu'à l'époque de sa sortie, Karine
Giebel était déjà destinée à être une auteure de thrillers à succès. Des
personnages insaisissables, complexes et torturés, un rythme lent, mais une
ambiance sombre, oppressante et sans cesse grandissante. A lire.
Aurore.
Karine
Giebel.
Editions
Belfond.
40
pages.
Résumé:
Dimanche 8 mai, 22h30.
Devant
moi, une feuille blanche. Un cahier entier de feuilles blanches. Comme
autant de possibilités. Autant de mains auxquelles me raccrocher pour éviter la
chute, peut-être. Ce soir, j'ai décidé d'écrire tout ce que j'avais à dire.
Tout ce que mon cœur, énorme mais si fragile, ne peut plus contenir. Ce
soir, m'ouvrir les veines et noircir ces pages avec mon sang.
Aurore
est sur le point de fêter ses 18 ans. A un âge où on a la vie devant soit et
tout pour être heureux, Aurore elle voit la vie en noir.
Mon
avis:
Je
ne suis pas du tout en temps normal adepte des nouvelles. A peine le temps de
s'imprégner de l'histoire que l'on tourne déjà la dernière page.J'ai très
souvent une impression d'inachevée, je reste sur ma fin, et je suis donc
toujours déçue.
Hors,
celle-ci m'a chamboulé. L'intrigue est comme précédemment très sombre, très
triste aussi, les personnages sont plein de colère, de désespoir, elle m'a fait
l'effet d'un coup de poing. En à peine quarante pages, Karine Giebel nous
démontre à quel point l'humain peut être méchant, notamment à l'adolescence, où
tout est prétexte aux moqueries de l'autre. C'est ce que vont subir de deux
manières différentes Aurore et son jeune frère Alban dans leur lycée.
J'ai
été profondément touchée par la détresse de ces deux adolescents qui n'ont
commis qu'une faute celle d'être trop naïf ou différent. J'ai terminé cette
nouvelle les larmes aux yeux car elle se termine de la pire des manière, mais
aussi d'une certaine façon en colère contre ces deux jeunes qui n'ont pas eu la
force nécessaire de surmonter leur douleur, de voir plus loin que la bêtise de
certaines personnes, alors que la vie peut être si belle par la suite.
C'est
un récit fort qui me marquera je pense un bon moment, car malheureusement dans
le monde tel que nous le connaissons l’histoire d'Aurore et de son frère arrive
encore trop souvent à de jeunes adolescents. Elle nous rappelle à tous de façon
alarmante combien il est important de parler, d'avouer son mal être, avant de
sombrer complètement.
Pour
conclure:
Encore
une fois un récit bouleversant, choquant et désarmant sur le même thème que
Terminus Elicius, celui du désespoir et de la vengeance. Karine Giebel est
décidément une des meilleurs auteure de thrillers que j'ai lu jusqu'à présent.
Je conseille!
Ma note: 20/20. Un coup de coeur!
Retrouvez
ce livre sur le site des Editions Belfond :
http://www.belfond.fr/livre/litterature-contemporaine/terminus-elicius-karine-giebel
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