lundi 27 février 2017

Les larmes de la liberté.
Kathleen Grissom.
Editions Charleston.
443 pages.
En librairie depuis le 7 février 2017.

Résumé:

Philadelphie, 1830. Pour sauver un jeune garçon victime de marchands d’esclaves, James, va devoir affronter les secrets de son passé. Orfèvre respecté de la bonne société de Philadelphie, James devient l’amant de Caroline, jeune femme malheureuse dans son mariage. Quand celle-ci tombe enceinte, James est rattrapé par son passé. Mais avant d’avoir pu avouer ses origines à Caroline, il est appelé au secours par Henry, un ancien esclave qui lui a autrefois sauvé la vie. Son fils Pan a disparu. Tout porte à croire qu’il a été enlevé et vendu.  Pour retrouver Pan, James doit retourner sur les lieux de son enfance, la colline aux esclaves…

Mon avis:

Ayant eu un coup de cœur pour La colline aux esclaves il y a deux ans, il était évident que je serais au rendez-vous pour la suite de cette magnifique histoire. Je remercie donc les Editions Charleston pour l'envoi de ce titre.

J'étais impatiente de commencer Les larmes de la liberté, mais en même temps j'avais un peu peur d'avoir oublié certains éléments nécessaires à la bonne compréhension de ce roman. Cependant l'auteure nous remémore au fil des pages les grandes lignes de La colline aux esclaves, si bien qu'il est assez facile de se souvenir du lien qui unit les personnages, et des épreuves qu'ils ont traversé, même si évidemment certaines péripéties restaient un peu floues dans ma mémoire. Ici, c'est James le fils de Belle et de Marshall qui est le personnage central. Fils d'un homme blanc, mais d'une mère mulâtre, il a bien des difficultés à s'accepter à une époque où les noirs sont méprisés et soumis à l’esclavage. Heureusement sa peau claire lui permet de camoufler ses origines, et de vivre aujourd'hui comme un blanc. 

Pour autant c'est un homme bon qui n'en a pas moins oublié ses racines, et qui n'hésite pas longtemps à mettre tout en oeuvre pour secourir le fils d'un ami noir qui a été enlevé pour être vendu comme esclave. J'ai adoré le personnage de James même si les décisions qu'il prend peuvent parfois être incomprises et perçues comme ingrates et égoïstes. En effet, quelques années plus tôt il a dû faire un choix qui l'a poussé à renier ses origines de couleur pour pouvoir vivre libre et convenablement. Mais selon moi il ne faut pas oublier le contexte dans lequel il a grandit, et l'époque impitoyable dans laquelle vivent les noirs à cette époque. Ainsi, je n'ai pu que comprendre ses doutes, ses peurs et même les erreurs qu'il commet tout au long du roman. Malgré tout il va prendre des risques pour sauver la peau du jeune Pam, et celle de nombreux autres esclaves, ce qui montre bien dans un sens ses remords et son incapacité à oublier totalement son passé.

Cependant, je dois admettre que la première partie du roman m'a moins plu car elle tourne surtout autour de la nouvelle vie de James à Philadelphie, et comment il a fait pour en arriver là. Pendant environ cent trente pages l'auteure accentue plus le récit sur son désir de se faire accepter par la bonne société en se faisant passer pour ce qu'il n'est pas réellement, plutôt que sur le sujet qui m'intéressait vraiment, à savoir la condition des noirs, et la disparition du jeune Pam. Heureusement Kathleen Grissom revient ensuite au sujet principal du livre, et à partir de là j'ai presque lu le roman d'une traite, car les péripéties s’enchaînent et la tension est à son maximum. James part à la recherche de Pam alors qu'il est en grand danger, car il est lui-même recherché pour des raisons que vous comprendrez si vous lisez le roman. Nous sommes alors plongés au cœur de la souffrance, en étant témoins des actes de barbarie qui étaient infligés à ces hommes, ces femmes et ces enfants, que les blancs considéraient comme des animaux et, parfois à tort, comme des illettrés.

Certains passages sont ainsi assez difficiles car l'auteure ne nous épargne pas les traitements abominables que subissaient malheureusement les esclaves à cette époque à cause de leur couleur de peau. Un véritable trafic d'êtres humains qui étaient enlevés, maltraités, pour être ensuite vendus, afin de les exploiter et les condamner aux travaux forcés toute leur vie pour servir les hommes blancs, sans possibilité d'avenir. J'ai été horrifiée par tant de cruauté, par toutes ces morts inadmissibles, mais aussi émue de constater l'entre-aide et les organisations de fuites clandestines misent en oeuvre par les esclaves pour essayer d'échapper à leur misère, dont James va d'ailleurs faire partie. Tout au long de son périple il va rencontrer des personnes formidables dont le courage et la volonté imposent le respect, je pense notamment à Sukey un autre personnage marquant de La colline aux esclaves, que j'ai eu plaisir à retrouver ici, et c'est en cela à mon sens que réside toute la beauté et la force de ce roman.

Pour conclure:
Un roman très fort sur l’esclavagisme au XIXème siècle, porté par un homme en proie à un véritable dilemme, celui de renier ses origines pour vivre libre, ou renoncer à son confort de vie afin d'aider un jeune noir. Même si j'ai un peu moins aimé la première partie du roman, j'ai été ravie de retrouver les personnages de La colline aux esclaves que j'avais tant aimé. Un très beau livre sur une période sombre de l’histoire des Etats-Unis à avoir incontestablement selon moi dans sa bibliothèque.

Ma note: 18/20.

3 commentaires:

  1. J'ai lu La Colline aux Esclaves il y'a peu et j'ai beaucoup aimé. Comme bien d'autres lectrices. :) Du coup, j'ai très envie de lire Les Larmes de la Liberté et je me demande si je vais pouvoir attendre qu'il sorte en poche, tant ma curiosité est grande ! ! ^^

    RépondreSupprimer
  2. J'avais tellement aimé La Colline aux esclaves que je sais que je peux me replonger dans la suite les yeux fermés. Mais en lisant les chroniques, j'ai l'impression qu'il est quand même légèrement en dessous du premier.
    Toujours est-il que j'ai hâte de me plonger dans l'histoire de James !

    RépondreSupprimer