dimanche 7 mai 2017

Leopard Hall.
Katherine Scholes.
Editions Belfond.
631 pages.
En librairie depuis le 20 avril 2017.

Résumé:

Congo, 1964. Australienne de vingt-cinq ans, Anna Emerson retourne sur sa terre natale du Congo, pour se rendre au chevet de son père mourant, Karl, qu'elle n'a pas vu depuis dix-huit ans. Les retrouvailles sont brèves et, au lendemain de sa mort, un nouveau choc attend la jeune femme : Karl n'est pas son père biologique. Qui est son véritable père ? Pourquoi sa mère n'a-t-elle jamais rien dit ? Et que faire de Leopard Hall, la villa Emerson dont elle a hérité, remplie d'oeuvres d'art pillées aux Africains ? Anna n'a bientôt plus qu'une idée en tête : retrouver son père. Avec Eliza, séduisante photographe américaine et grande entremetteuse politique, la jeune australienne tente de rejoindre le village où elle est née pour en savoir plus sur ses racines. Mais dans ce Congo tout juste indépendant, les tensions sont vives, parfois sanglantes. Et tandis qu'Eliza est embarquée dans une mission secrète auprès des rebelles Simba, Anna, elle, hésite : doit-elle poursuivre son voyage seule ? Ou doit-elle rester auprès des Carling, ce couple de missionnaires qui viennent en aide aux lépreux ? De l'autre côté du lac Tanganyika, un homme se prépare pour une mission paramilitaire des plus dangereuses, classée " secret défense ". Un homme qui n'a plus goût à rien depuis vingt-cinq ans, date à laquelle il a renoncé à ses droits sur sa fille. Un homme qui ne se doute pas que, dans un lieu appelé Leopard Hall, le destin a placé une surprise sur son chemin...

Mon avis:

Je n'avais jamais lu de roman de Katherine Scholes bien qu'elle soit très connue dans le milieu littéraire et j'étais donc ravie de pouvoir enfin lire une de ses œuvres. Je remercie donc beaucoup les Editions Belfond pour l'envoi de ce titre.


Leopard Hall est un roman très riche qui nous plonge en plein cĹ“ur de l'Afrique plus prĂ©cisĂ©ment au Congo en 1964, pays qui Ă  cette pĂ©riode luttait avec acharnement pour son indĂ©pendance.  Ce conflit est vĂ©ritablement au centre de l'intrigue et est très bien maĂ®trisĂ© de la part de l'autrice. On voit très clairement qu'elle a effectuĂ© Ă©normĂ©ment de recherches sur le sujet qui lui ont permis de nous apporter beaucoup d'informations concernant notamment l'Ă©lĂ©ment dĂ©clencheur de cette guerre, les diffĂ©rents peuples qui s'opposaient et  surtout la cause pour laquelle ils se battaient. Le lecteur est vraiment immergĂ© dans ce conflit historique, il est presque acteur car il y a Ă©normĂ©ment de descriptions que se soit des campements des soldats, des exĂ©cutions des combattants ou des civils, de l'avancĂ©e progressive des troupes... On apprend donc Ă©normĂ©ment de choses Ă  son sujet mais cependant ces descriptions Ă  n'en plus finir m'ont Ă  la longue ennuyĂ©. Elles Ă©taient bien Ă©videmment nĂ©cessaires pour comprendre le contexte dans lequel Ă©voluaient les personnages, mais je me suis souvent dĂ©sintĂ©ressĂ©e de ce que l'autrice nous racontait, parce que c'Ă©tait tout simplement trop long, trop explicatif et pas assez dynamique. C'est le gros point nĂ©gatif Ă  mon sens du livre, j'avais bien-sĂ»r envie d'en apprendre plus sur cette guerre mais j'avais aussi envie que l’histoire entre les personnages principaux avance, puisque on va Ă©galement ĂŞtre au cĹ“ur d'une histoire de famille. 

En effet Anna une jeune femme de 25 ans est Ă  la recherche de son père biologique qu'elle n'a pratiquement jamais connu. D'un autre cĂ´tĂ© on va faire la connaissance Ă©galement de Dan quinquagĂ©naire qui lui revient dans son pays en tant que soldat pour participer au conflit. Sans grande surprise on comprend rapidement le lien qui les unit, mais pour autant tout au long du roman le lecteur va ĂŞtre dans l’expectative, le doute de savoir si oui ou non ils vont survire et surtout si enfin ils vont se retrouver. J'ai beaucoup aimĂ© ces deux personnages. Anna est une jeune femme qui peut paraĂ®tre chĂ©tive, naĂŻve parce que c'est clairement une citadine et elle n'est donc pas habituĂ©e Ă  se retrouver en plein cĹ“ur de la brousse africaine. Pour autant au contact des locaux, elle va apprendre petit Ă  petit Ă  dĂ©passer ses peurs, elle va apprendre Ă©normĂ©ment de choses sur elle-mĂŞme et j'ai aimĂ© sa capacitĂ© Ă  s'adapter, sa façon de rĂ©agir face au danger, sa dĂ©termination, son courage et le fait qu'elle s'adapte finalement assez facilement Ă  la situation dans laquelle elle se trouve. Dan lui est un homme qui malgrĂ© son statut de haut gradĂ© est profondĂ©ment humain, il est sensible au sort des victimes de cette guerre qu'ils soient ennemis ou alliĂ©s, il est très attentionnĂ©, respectueux, calme, ouvert, et on comprend clairement qu'il ne semble pas ĂŞtre le père monstrueux qui a abandonnĂ© sa fille, mais qu'au contraire cette dĂ©cision très difficile prise il y a une vingtaine d'annĂ©es le hante encore aujourd'hui.   

Katherine Scholes est nĂ©e en Tanzanie et cela se ressent clairement Ă  travers ce roman, l'aura de ce pays verdoyant, la jungle, le lac Taganyika qui l'entoure, les hĂ´pitaux de fortune et les cases africaines sont si bien dĂ©crits que l'on a vraiment l'impression d'ĂŞtre nous-mĂŞme lĂ  bas. C'est un rĂ©cit ancrĂ© dans le rĂ©el, qui nous fait prendre conscience que certains peuples ont dĂ» se battre et se battent encore aujourd'hui pour pouvoir vivre libre. On prend conscience de l'ampleur des pertes humaines puisque Ă©normĂ©ment de villages ont Ă©tĂ© dissĂ©minĂ©s notamment par les rebelles Simbas, mais aussi des conditions de vie sommaires et parfois très difficiles dans ce pays oĂą la lèpre fait des ravages. Dans ce contexte violent, dangereux et face Ă  la maladie qui se propage on cĂ´toie Ă©galement le cotĂ© mystique, religieux des africains, les convictions et les croyances ancrĂ©es dans les mentalitĂ©s depuis des annĂ©es et qui font en quelque sorte que les habitants du Congo sont unis autour d'une mĂŞme culture, d'une mĂŞme religion. Plus qu'une quĂŞte identitaire c'est une vĂ©ritable immersion dans un pays en guerre, mais oĂą la gĂ©nĂ©rositĂ© et la bontĂ© des habitants restent intactes. 

Pour conclure:
Un roman très bien documentĂ©, qui nous apprend Ă©normĂ©ment de choses sur le conflit congolais des annĂ©es 1960 pour l'indĂ©pendance du pays, mais qui Ă  mon sens malgrĂ© des personnages forts et charismatiques est beaucoup trop long et descriptif. J'ai eu beaucoup de mal Ă  rester captivĂ©e par ma lecture malgrĂ© une intrigue très intĂ©ressante et une ambiance totalement dĂ©paysante. 

Ma note: 12/20.

4 commentaires:

  1. Je le commence tout juste alors j'ai survolé ta chronique parce que je ne veux pas me faire un idée avant ^^ Mais dans ton petit en bref, j'ai la sensation que ce livre va vraiment me plaire ! :)

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    1. J'espère pour toi, moi j'ai vraiment eu du mal à avancer malgré un sujet intéressant.

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  2. Un petit coup de cœur de mon côté !

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  3. J'aurais croisé ce roman en librairie, je crois que je l'aurais pris, que j'aurais lu son résumé... je me serais dit : ça m'a l'air sympa, mais... je crois que je l'aurais reposé... ^^ parce qu'il ne correspond pas vraiment à ce que je lis d'habitude... mais après avoir lu ta chronique, je l'ajoute aussitôt à ma WL ! ;) Au final, je suis hyper curieuse et ce secret de famille m'interpelle : j'adore les romans qui tournent autour de cela.

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