jeudi 12 mai 2016

A l'ombre des cerisiers.
Dörte Hansen.
Editions Kero.
293 pages.

Résumé: 

C’est au printemps 1945 que la petite Vera voit pour la première fois la vieille ferme perdue au cœur d’un immense verger. Sa mère et elle viennent de  traverser à pied une Allemagne en ruines.
Soixante-dix ans plus tard, Vera, qui occupe toujours la maison, voit débarquer à son tour sa nièce, Anne, en pleine rupture amoureuse, et son jeune fils Leon.
Les deux femmes, fortes têtes et solitaires, vont affronter ensemble une histoire familiale traversée de secrets et de non-dits.  Sauront-elles redonner vie à ces murs hantés par les chimères du passé ? Pour cela, il faudra d’abord apprivoiser les habitants du village qui ne manquent ni de caractère ni d’originalité...

Mon avis:

A l'ombre des cerisiers est un roman qui m'a surpris car ce n'est pas ce à quoi je m'attendais en le lisant. Il n'est nul question de roman historique traitant de la seconde guerre mondiale, il s'agit plutôt d'un roman contemporain dans lequel on va suivre une multitude de personnages tous plus farfelus les uns que les autres. Certains un peu sauvages et rustres, comme le sont souvent les habitants de la campagne, mais néanmoins dotés pour la plupart d'un grand cœur. 

Vera qui a été recueilli très jeune par Ida se familiarise peu à peu avec ce monde rural où elle s'est réfugiée avec sa mère à la fin de la guerre. Dans la maison d'Ida elle a pu grandir comme toutes les petites filles de son âge, protégée des dangers extérieurs. Bien des années plus-tard c'est ce que vient chercher également sa nièce Anne lorsqu'elle apparaît sur le pas de sa porte avec son petit garçon Léon. Ces deux femmes en mal d'amour qui semblent plus proches qu'elles en ont l'air, vont petit à petit s'apprivoiser. Vera se reconnait dans Anne et vice versa. Chacune ont fui afin de trouver un avenir meilleur et surtout une famille. 

Vera est une femme qui m'a beaucoup interloqué. Elle est solitaire, garçon manqué, un peu folle, mais elle ne m'en a pas moins profondément touché, par ce qu'elle a vécu notamment à cause du comportement de sa mère, des conséquences choquantes de la guerre qu'elle a vu durant sa fuite, et la mort qu'elle a côtoyé très tôt. Je regrette d'ailleurs que l'on ai pas eu plus de détails sur ce que sa mère et elle ont vécu avant d'arriver chez Ida. 
Quoi qu'il en soit on sent que c’est une femme qui a du se débrouiller seule et qui a mi sa vie personnelle entre parenthèses. Elle n'a ni mari ni enfants, alors sa rencontre avec le petit Léon va apporter un peu de bonheur dans cette maison sinistre. Il va peu à peu l’attendrir, ce qui va être aussi l'occasion pour elle de se remettre en question, de réfléchir sur les choix qu'elle a fait, et d'avoir une nouvelle vision du monde qui l'entoure.

Anne quant à elle est une jeune mère indépendante, libre qui a toujours fait ses propres choix, que se soit au niveau professionnel ou personnel. Trompée par son mari, et ayant de mauvaises relations avec sa mère, elle est décidée à prendre un nouveau départ pour elle et pour son fils, qu'elle souhaite protéger plus que tout.

 A travers ses nombreux personnages Dörte Hansen nous dépeint également la vision un peu négative qu'ont les citadins de la campagne, qu'ils considèrent souvent comme sale et ennuyante. Ainsi les villageois sont de plus en plus isolés et incompris, comme Ida et ensuite Vera. C'est un roman plein de charme, sur les relations sociales et familiales, qui aborde les thèmes de la solitude ou encore du deuil. et qui nous montre avec beaucoup de justesse la vie à la campagne. Un monde un peu à part, simple mais chaleureux pour peu que l'on s'y intéresse vraiment.

Pour conclure:
Un roman un peu insolite mais plein de simplicité et de douceur, qui mêle une multitude de personnages très charismatiques dans la campagne allemande en 1945 et de nos jours. Deux portraits de femmes blessées, aux vies similaires, unies par la même détermination, celle de se reconstruire. Je remercie beaucoup Les Editions Kero pour cette lecture.

Ma note: 14/20.

2 commentaires:

  1. Coucou,
    Ce livre est magnifique de part sa couverture, j'adore :)
    Le sujet m'a l'air pas mal aussi.
    C'est très intriguant. Je lis des avis assez mitigés dessus et du coup, quand je lis le tien, qu'il est moins que certain, j'ai toujours cette envie de le découvrir et en même temps cette crainte d'être déçue.
    En tout cas, encore une fois, belle chronique.
    Bises et bonne journée.
    Emilie

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  2. Oui au début je n'étais pas sûre d'aimer mais en le finissant je me rends compte que c'est un roman qui nous fait réfléchir sur beaucoup de sujets de la vie. Les personnages évoluent énormément au fil du roman. On a l'impression que l'auteure part dans tous les sens mais il y a un vrai fond. bis

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