samedi 18 novembre 2017

La fille qui aimait les abeilles.
Santa Montefiore.
Editions Charleston.
341 pages. 
En librairie depuis le 6 octobre 2017.

Résumé:

1973. Trixie Valentine est amoureuse du leader d'un groupe anglais de rock qui passe l'été sur la petite île au large de Cape Cod (Massachusetts) où elle a grandi. La jeune femme en a assez de sa vie isolée, et rêve des grandes villes du monde. Elle a prévu de quitter l'île à l'automne avec Jasper ; après tout, elle ne veut pas finir comme sa mère, Grace, qui s'occupe des jardins des grands propriétaires depuis qu'elle a quitté l'Angleterre avec son mari, Freddie, à la fin de la guerre. Trixie ne comprend pas non plus l'obsession de sa mère pour les abeilles, et pourquoi elle les regarde s'affairer autour des ruches. 1937, l'Angleterre se prépare à la guerre, et la jeune Grace Hamblin est sur le point de se marier. Mais alors qu'elle est sur le point de s'engager avec Freddie Valentine, elle est déchirée entre cet amour de jeunesse et le superbe aristocrate qu'elle ne pourra jamais épouser, malgré son amour débordant pour lui. Le prix à payer pour faire le bon choix est énorme, et elle transporte sa douleur de l'autre côté de la planète, où Freddie, revenu gravement blessé de la guerre, amène également sa propre douleur, mais aussi un énorme secret.

Mon avis:

La fille qui aimait les abeilles est le roman qui me tentait sans doute le plus parmi les parutions Charleston de cet automne. J'ai tout de suite été charmée par sa couverture et son titre doux et plein de promesses. J'ai été d'autant plus emballée lorsque j'ai su que ce roman allait mêler présent et passé pendant la seconde guerre mondiale qui est une période historique très difficile et très émouvante que j'aime retrouver en littérature. Je remercie donc les Editions Charleston pour l'envoi de ce titre. 

Quand je commence un roman je sais tout de suite si il va me plaire ou non et j'ai eu ce pressentiment là en commençant celui-ci. Je me suis toute de suite immergée dans cette histoire que se soit en 1973 aux Etats-Unis dans la vie de la jeune Trixie qui vit sa première histoire d'amour avec Jasper un jeune musicien de talent qui rêve de devenir une star, qu'en Angleterre dans les années trente à l'aube de la seconde guerre mondiale où l'on suit sa mère Grace au même âge qui elle partage son temps entre ses abeilles qu'elle affectionne particulièrement, son meilleur ami Freddie, et Rufus le jeune lord dont elle est amoureuse secrètement. J'ai autant apprécié les passages du présent que ceux du passé qui m'ont autant touché, sans doute parce qu'au fil des pages on se rend compte peu à peu que la jeunesse de Trixie comporte des similitudes avec celle qu'a vécu sa mère. Même si l'époque à laquelle elles ont vécu est très différente, elles ont malheureusement du faire face à la même douleur, celle que l'on a sans doute toutes connu à un moment de notre vie le chagrin d'amour. C'est un roman qui a su me toucher parce que les personnages sont face à un dilemme, à l'injustice du milieu dans lequel ils vivent, sont piégés à cause de leur statut social, parce qu'ils n'ont pas d'autres choix que de mettre de coté leurs sentiments par devoir, à cause des conventions, des responsabilités familiales, ou d'un héritage lourd à porter.

Grace est le personnage qui m'a le plus ému notamment parce qu'elle est tombée amoureuse d'un homme inaccessible, parce qu'elle a réussi à retomber amoureuse malgré tout mais en ayant constamment un sentiment de culpabilité en sachant qu'elle ne pourrait jamais l'oublier, et parce qu'elle a perdu des êtres très chers subitement, je pense surtout au passage sur la mort de son père qui m'a mise les larmes aux yeux. Pourtant c'est une femme qui s'est toujours relevée, elle a continué à être positive pour aller de l'avant malgré son chagrin. J'ai trouvé l'histoire d'amour entre elle et Freddie son ami d'enfance très belle, presque plus belle que celle qu'elle entretient avec Rufus. J'ai senti énormément d'amour entre eux deux, malgré l'ombre permanente de ce dernier. Je l'ai senti sincère envers Freddie et vraiment mal à l'aise face à la dualité de ses sentiments. C'est un personnage qui a su me toucher parce que l'on sent qu'elle a été malheureuse toute sa vie parce qu'elle aimait deux hommes et qu'elle a dû vivre avec. 

J'ai un peu moins été touchée par l'histoire d'amour de Trixie parce que je n'ai pas compris tout simplement les choix de Jasper. Si j'ai pu comprendre ceux de Rufus en 1930 parce que l'époque n’était pas la même cela m'a semblé absurde en 1970, d'autant plus que cette une décennie ou normalement les gens sont plus libres de leurs choix, plus libres en tout cas de mener leur vie comme ils l'entendent. J'ai eu moins d'empathie pour lui, je l'ai même trouvé lâche quelque part vis à vis de la jeune femme. En revanche Trixie m'a semblé complètement en accord avec son temps, libérée, frivole, ayant tout simplement l'insouciance de la jeunesse. On sent qu'elle a envie de profiter de la vie, de suivre ses envies, qu'elle se fiche des conventions, du qu'en-dira-t-on, elle veut vivre ses rêves et surtout elle veut les vivre au coté de Jasper. En cela elle est très différente de sa mère avant elle qui m'a semblé plus calme, plus posée, plus réfléchie. Pourtant certaines similitudes m'ont frappé comme la force qu'elles puisent toutes les deux dans leur passion pour tenter d'oublier leur chagrin, que se soit les abeilles pour Grace ou la mode pour Trixie. 

J'ai été touchée également par de nombreux passages où l'auteure livre des réflexions sur le sens de la vie, sur nos sentiments, sur nos façons de vivre. Ils m'ont interpellé et ému parce qu'ils avaient énormément de sens à mes yeux et ont fait échos en moi comme le fait de se battre pour son couple à une époque où on baisse facilement les bras, cette notion de devoir envers l'autre que l'on a, de tenir ses engagements même si parfois ce n'est pas toujours facile, le fait de privilégier le bonheur et la qualité de vie à l'argent, le retour aux racines, le fait de revenir à l'essentiel, de se sentir chez soi, de se sentir bien uniquement là ou l'on a grandit, et surtout le fait de chercher souvent bien loin ce que l'on a sous son nez. Il est vrai que certains passages m'ont fait lever les yeux au ciel parce qu'il y a énormément d'amour dans ce livre, de même que la fin concernant Jasper qui m'a paru de trop alors que le roman à mon sens aurait très bien pu se terminer à l'avant dernier chapitre du livre, mais ces passages si vrais ont vraiment éclipsé selon moi ces quelques petits défauts. De même je n'ai finalement pas été déçue de ne pas trouver d'avantage de passages sur la seconde guerre mondiale car  à mon sens ce n'est pas un livre historique, en tout cas ce n'est pas le sujet principal du livre, même si l'auteure y aborde le thème du traumatisme et des blessures de guerre avec lesquelles il faut apprendre à vivre. C'est avant tout un roman très mélancolique sur le véritable amour, celui que l'on ne peut pas oublier, et qui nous donne un regard sur la vie très juste. 

Pour conclure:
Un roman où le passé semble se reproduire, où les liens mère-fille n'ont jamais eu autant de sens. Un roman sur l'amour impossible, sur l'amour perdu, sur le vrai amour, celui que l'on ne peut jamais complètement oublier. Si je n'ai pas toujours compris les choix de Jasper, et si la fin m'a paru de trop j'ai énormément apprécié ce roman, il m'a beaucoup touché et il m'a fait énormément réfléchir sur la façon dont nous menons notre vie.

Ma note: 17/20.

1 commentaire:

  1. Je suis totalement d'accord avec toi concernant les choix de Jasper ! Je pense que c'est également pour cette raison que je n'ai pas réussi à m'attacher à Trixie et à être émue, à être touchée par son histoire. En revanche, l'histoire de Grace m'a énormément plu. J'ai trouvé ce personnage touchant, doux, presque naturel.

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