mercredi 1 novembre 2017

Le bois des ombres.
Barbara Dribbusch.
Editions Les Escales.
337 pages.
En librairie depuis le 5 octobre 2017.

Résumé:

Lorsque sa grand-mère, Charlotte, décède, Anne Südhausen se rend à Innsbruck pour organiser son enterrement. La vieille dame, avec qui elle a perdu contact depuis près de vingt ans, lui a laissé un bien lourd secret : des journaux intimes, qu'elle a rédigés en 1943, lors de son séjour aux « Bois des Ombres », un étrange établissement, à mi-chemin entre le sanatorium et l'hôpital psychiatrique, théâtre de terribles événements qui changèrent à jamais la vie de Charlotte. La lecture de ces cahiers va être pour Anne source de révélations sur le passé de sa grand-mère, mais rapidement, celles-ci vont dépasser les simples secrets de famille. Pourquoi deux carnets ont-ils disparu ? Que contenaient-ils de si inquiétant ? Surtout, qui pourrait se sentir menacé par eux ? Sous la plume de Barbara Dribbusch, passé et présent se rejoignent pour mieux s'éclairer mutuellement. Le Bois des Ombres fait partie de ces romans qui happent le lecteur dès les premières pages et le marquera pour longtemps.

Mon avis:

Vous connaissez sans doute mon intérêt pour les romans sur la seconde guerre mondiale, il était donc évidant que je ne pouvais pas passer à côté de celui-ci. J'avais très envie de le lire notamment parce qu'il traitait des expériences menées par les nazis, un sujet à mon sens peu évoqué en littérature lorsque l'on parle de ce conflit. Je remercie donc les Editions Les Escales pour m'avoir envoyé ce titre. 

A la suite de la mort de sa grand-mère Charlotte Anne découvre le journal intime qu'elle a tenu pendant la seconde guerre mondiale, une période qu'elle a vécu d'une façon assez particulière puisqu'elle a séjourné durant l'hiver 1943 au Bois des ombre une clinique qui était censée l'aider à se remettre de la mort de son frère Robert tué au front. C'est un lieu assez insolite, reculé en plein cœur des montagnes, qui abrite des patients assez singuliers qui ont tous subi un traumatisme.  Ayant lu et étudié de nombreux ouvrages sur la seconde guerre mondiale je savais que ce genre de personnes malheureusement à cette époque n'avaient aucunes chances de survie puisqu'elles étaient destinées par les nazis à la solution finale afin de ne pas encombrer la société de personnes jugées inutiles. 

C'est donc un endroit dans lequel dès le départ je ne me suis pas sentie à l'aise parce que l'on se demande où Charlotte a bien pu atterrir, si les médecins et le personnel de la clinique sont dignes de confiance, d'autant plus que certains patients semblent assez mystérieux et ne semblent pas être qui ils prétendent. J'ai trouvé très intelligent de la part de l'auteure de nous laisser dans le flou parce que cette incertitude a pour ma part contribué à faire monter petit à petit la tension, et la crainte de découvrir des atrocités. En tant que lecteur on doute vraiment de tous les personnages qui semblent jouer un rôle dans une comédie montée de toutes pièces dont Charlotte est exclue.

C'est une jeune femme qui m'a beaucoup touché notamment parce qu'elle a perdu subitement son frère jumeau mort à la guerre et qu'elle a bien du mal depuis à s'en remettre. Ne trouvant de soutien psychologique auprès de ses parents qui s'enferment dans leur chagrin, elle essaie toute seule tant bien que mal de s'en sortir et n'hésite donc pas à partir pour cette fameuse clinique censée opérer des miracles. Malgré la détresse dans laquelle elle est plongée j'ai trouvé que c'était une fille qui a quand même la tête sur les épaules, qui est très perspicace, qui est très observatrice de tout ce qui l'entoure, qui est très intuitive, et qui sait donc très vite lorsqu'on lui cache quelque chose. 

A l'inverse de sa petit fille Anne qui m'a souvent insupporté parce qu'elle est très naïve je trouve, elle accorde facilement sa confiance aux étrangers alors que pourtant souvent elle doute d'eux. Pour cela elles sont très différentes mais en même temps elles sont animées toutes les deux par le besoin de comprendre cette époque, de comprendre ce que cachait réellement cet endroit, de découvrir tout simplement la vérité. Elles sont également toutes deux passées par des moments assez difficiles qui les ont marqués, Charlotte par la mort de Robert et Anne par la perte de sa mère dans un accident et de son petit ami qui l'a récemment quitté. Bien qu'elles se soient perdues de vue ces carnets vont dans un sens les rapprocher, Anne va notamment se rendre compte qu'elles n'étaient pas si différentes l'une de l'autre, et j'ai beaucoup aimé justement voir ce rapprochement entre sa grand-mère défunte et elle. 

J'ai beaucoup aimé ce roman qui est le premier de l'auteure même si il a quelques imperfections. On sent qu’elle maîtrise très bien son sujet puisqu'elle a elle-même effectué des recherches sur la psychiatrie pendant la période du nazisme. C'est un roman que je pensais assez difficile à lire du fait de son thème les expériences nazies mais en réalité pas du tout. Il n'y a à aucuns moments des passages de tortures comme je me l’était imaginée, ce qui m'a en un sens un peu déçu. On ne fait finalement qu'effleurer le sujet, on nous raconte brièvement ce que certains anciens patients ont déjà subi mais sans véritablement assister réellement à l'horreur. Et à mon sens c'est dommage parce que je pense que lorsque l'on choisit de traiter un tel sujet, il faut aller jusqu'au bout même si ça fait mal, même si c'est affreux. Je pense qu'il faut raconter la vérité quelle qu'elle soit, sans rien omettre. J'ai par contre était ravie d'en apprendre plus sur la propagande nazie, que je connaissais déjà un peu pour l'avoir étudiée à l'école, mais j'ai été surprise de voir jusqu'où elle peut aller et à quel point elle peut parfois être cruelle.

Pour conclure:
Un roman qui traite de façon différente de la seconde guerre mondiale, que j'ai apprécié pour son suspens et la tension qui s'en dégage, mais qui m'a un peu déçu dans le sens où tout reste trop en surface à mon sens.

Ma note: 16/20.

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