mercredi 21 mars 2018


Le goût sucré des souvenirs.
Beate Teresa Hanika.
Editions Les Escales.
262 pages.
En librairie depuis le 15 février 2018.

Résumé:

Elisabetta Shapiro, 80 ans, vit seule dans sa maison familiale au coeur de Vienne. De son enfance, elle a conservé des dizaines de pots de confiture d'abricot, tous confectionnés avec sa mère. Véritable madeleine de Proust, la confiture sucrée la replonge immanquablement dans son passé de jeune fille juive dans la Vienne nazie : son quotidien d'abord faste et luxueux, ses grandes soeurs qu'elles jalousaient secrètement, la voix de sa mère lorsque celle-ci chantait. Et puis l'arrestation de toute sa famille par les SS, la solitude et la perte de repères. Quand Pola, une jeune danseuse, emménage chez la vieille dame, ses habitudes sont chamboulées. D'autant plus que Pola lutte, elle aussi, contre ses propres démons. Malgré leurs différences, les deux femmes vont peu à peu se rapprocher et nouer des liens plus forts qu'elles ne l'auraient imaginé.

Mon avis:

Ce roman m'avait interpellé par son titre et sa jolie couverture qui me rappelle beaucoup celle d'Un goût de cannelle et d'espoir de Sarah McCoy. Lorsqu'en lisant le résumé j'ai vu qu'il allait se dérouler en partie pendant la seconde guerre mondiale, il était évidant que je le lise. Merci donc aux éditions Les Escales pour l'envoi de ce titre.

L'histoire c'est celle d'Elisabetta une octogénaire juive de 80 ans qui a perdu toute sa famille, ses parents et ses deux soeurs dans les camps de concentration pendant la seconde guerre mondiale. Ayant pu miraculeusement échapper à la rafle, Elisabetta s'est donc retrouvée seule du jour au lendemain. Cependant elle n'a jamais vraiment réussi à faire le deuil de ses proches auxquels elle pense énormément encore aujourd'hui. Des souvenirs qui lui reviennent au fur et à mesure qu'elle mange les pots de confiture d'abricots entreposés dans la cave de la maison familiale que sa maman préparait chaque année, et en discutant avec le fantôme de ses deux défuntes sœurs. L'histoire d'Elisabetta est en effet très touchante, emprunte de beaucoup de mélancolie. Le lien qu'elle cherche à préserver avec eux à travers la récolte des abricots est je trouve magnifique et très émouvant, parce que même si ses proches ont disparu depuis longtemps on a l'impression qu'ils sont encore présents, et qu'ils continuent à veiller sur elle. Les lieux sont toujours emprunts de leur présence et c'est ce qui nous touche énormément aussi finalement au delà de leur mort tragique.

Malheureusement si j'ai aimé me replonger dans les souvenirs de la vieille dame, j'ai regretté le manque de clarté narrative. Je pensais vraiment adorer ce livre, hors je suis à mon grand étonnement assez dubitative, car il y a à mon sens un gros problème dans la construction du récit. En effet pendant toute ma lecture j'ai été souvent perdue dans les époques et les personnages. Je suis donc complètement passée à coté de ce roman.  L'auteure a choisit de ne pas dater chaque début de chapitre, ce qui en soit ne me pose généralement pas de problème puisque j'arrive quand même à me situer dans le temps, mais là je n'ai souvent pas compris à quelle époque nous étions, si il s'agissait du présent ou des moments passés dans les années 1940, et cela à cause d'un personnage que j'ai confondu avec un autre. On apprend en effet à la fin du livre qu'il y a deux Rahel celle du passé le fantôme de sa sœur et celle du présent qui est en réalité la petite fille d'Elisabetta un fait que je n'avais pas du tout compris. Ainsi cette incompréhension m'a énervé pendant ma lecture et m'a empêché malheureusement de ressentir les émotions que j'aurais dû éprouver dans un tel roman. Je l'ai refermé frustré d'avoir compris trop tard et d'être du coup passé à côté de tant de beaux moments. 

Malgré tout j'ai énormément aimé le personnage d'Elisabetta qui est une vieille dame qui éprouve beaucoup de sentiments contradictoires, à la fois de la colère d'avoir évidemment été privé des siens et de ne pas avoir pu leur dire au revoir, mais aussi de la culpabilité pour avoir eu la chance de s'en sortir, de même pour son amitié avec Paula une jeune danseuse allemande alors que toute sa famille est morte dans les camps. Cependant c'est l'amour et le lien si fort qu'elle partageait avec ses parents et ses sœurs qui prennent le dessus. Elisabetta se rappelle ainsi tout au long du récit énormément de bons moments, que se soit leurs premiers émois, leurs disputes,  leur joie de vivre avant que la guerre ne les touche, les heures passées à rêvasser à l'ombre de l'abricotier dans le jardin où se promenait Hitler leur adorable tortue juive, l'amour secret qu'éprouvait Elisabetta pour Franz leur voisin... tous ces moments de bonheur simples partagés avec les êtres aimés. J'ai été touchée par tous ces passages de la vie, même si j'aurais aimé que la guerre  et ses conséquences soient davantage évoquées. 

Pour conclure:
Un roman emprunt de souvenirs et de mélancolie sous fond de seconde guerre mondiale, mais qui n'aura pas réussi à me toucher comme je l'aurais souhaité en raison du manque de clarté de l'intrigue, dommage.

Ma note : 14/20.

1 commentaire:

  1. Une lecture en demi-teinte, je me suis perdue dans la narration et la chronologie de ce récit :/ J'en attendais beaucoup plus..

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