dimanche 11 décembre 2016

Troup 52.
Nick Cutter.
Editions Denoël.
443 pages.

Résumé:

Une fois par an, le chef scout Tim Riggs emmène un groupe d’adolescents sur Falstaff Island, en pleine nature canadienne, pour trois jours de camping. Et rien de tel qu’une bonne histoire de fantômes et le crépitement d’un feu de joie pour faire le bonheur de la joyeuse troupe. Mais lorsqu’un individu émacié, qui semble tout droit sorti d’un film d’horreur, débarque sur leur camp, réclamant de la nourriture, le séjour vire au cauchemar. L’homme n’a pas seulement faim. Il est malade. Un malade comme ils n’en ont jamais vu… et dangereux avec ça. Coupée du reste du monde, la troupe va devoir affronter une situation bien plus terrible que toutes les histoires inventées autour du feu. Pour survivre, ils devront combattre leurs peurs, les éléments, et se confronter à leur pire ennemi, eux-mêmes.

Mon avis:

Vous savez sans doute si vous me suivez depuis quelque temps déjà, que Stephen King est un des mes auteurs favori. Alors quand j'ai su qu'il avait adoré ce livre, il fallait évidemment que je le lise à mon tour. J'étais d'autant plus curieuse que Troup 52 a remporté le James Herbert Award for Horror Writting. Je remercie d’ailleurs beaucoup les Editions Denoël de me l'avoir envoyé.

Pour reprendre les propos du maître incontestable de l'horreur, "Âmes sensibles s'abstenir". Ce roman dresse le portrait d'une société dépourvue d'humanité, où les avancées scientifiques dépassent l'entendement et sont au détriment de l'Homme lui-même. Dans leur ligne de mire cinq adolescents et leur accompagnateur qui vont se retrouver exilés au cœur de l'enfer. Le schéma narratif est assez intéressant puisque l'on a à la fois une vision interne, c'est-à-dire de ce qui se passe sur cette île, et à la fois une vision externe à travers des coupures de journaux et d'interview de la population. La tension est palpable au fur et à mesure que l'on comprend toute l’ampleur du phénomène et qui est derrière tout cela.

Nick Cutter est en réalité le pseudonyme d'un auteur très célèbre que pour ma part je ne connais pas, mais je trouve qu'il s'est beaucoup inspiré de la plume même de Stephen King. Ce roman a en effet pour personnages principaux de jeunes garçons tourmentés. Ce sont vraiment cinq adolescents complémentent différents et on comprend bien vite qu'ils ne sont pas tous forcément amis dans la vie, certains même, sont atteints de problèmes psychologiques. Je pense notamment  à Shelley, qui a une manière d’être, un comportement qui fait froid dans le dos. Ou encore Newton et Ephraïm qui tous les deux se font suivre par un médecin, le premier parce qu’il est le souffre douleur de ses camarades, et l'autre parce qu'il a un père emprisonné pour violence familiale. Ils sont torturés, psychologiquement instables, et c'est ce qui va pour certains les faire tomber rapidement dans la folie.

Une folie accentuée par toutes les horreurs qu'ils vont subir pendant les quelques jours qu'ils vont passer sur cette île, par le fait même qu'ils ignorent ce qui leur arrive, et surtout par leur incompréhension face à l’absence totale de secours. Je ne peux pas dire que c'est un roman qui fait peur à proprement parler, mais plutôt qui provoque chez le lecteur un certain d'égout. La moindre phrase, la moindre comparaison ou métaphore relève de l'abject. On est répugné en lisant pratiquement tout le temps. Je trouve d'ailleurs que l'auteur parfois met un peu trop l'accent sur les descriptions qu'il fait dans le but d’instaurer l'horreur et l'angoisse,. J'ai trouvé que parfois les comparaisons étaient un peu exagérées, si bien qu'elles n'avaient ainsi plus vraiment de sens. On tombe un peu trop parfois dans le cliché ce qui n'apporte pas vraiment de crédibilité à certains passages.

Cependant le mal qui touche ici cette petite île est complètement original, je n'avais jamais lu de romans traitant d'un  tel sujet. Même si évidement cette maladie est amplifiée, j'ai aimé que l'auteur se base comme point de départ sur quelque chose de réel, qui peut toucher tout le monde, car le lecteur prend ainsi conscience de la dangerosité d'une telle épidémie, et il ne peut s'empêcher de se demander: Et si nous aussi cela nous arrivait? 

Pour conclure:
Un des romans les plus répugnant et écœurant que j'ai jamais lu. Malgré tout, on ne peut pas s’arrêter de lire avant de savoir si ces adolescents vont s'en sortir. Une oeuvre assez incroyable qui, outre son coté gore, montre aussi la folie de l'Homme qui peut pousser à faire des choses effroyables, au profit du savoir, de la perfection, du toujours plus.

Ma note: 16/20.

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