mardi 18 juillet 2017

Le dernier péché.
Rebecka Aldén.
Editions Denoël.
364 pages.
En librairie depuis le 1 juin 2017.

Résumé:

Vous pensiez qu'il n'existait que sept péchés capitaux? Voici le huitième, et il est redoutable… Brillante auteure et conférencière, Nora sait convaincre son public que le bonheur et la réussite sont à la portée de chacun, pour peu que l’on s’en donne la peine. Ce bonheur, elle a décidé de le construire après son accident, survenu dix ans plus tôt lorsqu’elle est tombée du septième étage et a miraculeusement survécu. Elle vit à présent avec son mari, Frank, qui est aussi son agent, et leurs deux enfants, dans un quartier résidentiel cossu. Une fois par an, Nora organise pour tout le voisinage une somptueuse fête où elle joue à merveille son rôle d'hôtesse. Mais ce tableau idyllique est un jour bousculé par l’arrivée de Klara, qui s’installe dans la maison d’en face. Alors que Nora s’attaque à son prochain best-seller – un roman sur les sept péchés capitaux –, Klara se montre une voisine de plus en plus présente. Charmante et gaie, elle séduit tout le monde. Seule Nora ressent un profond malaise. Petit à petit, des fragments de son passé lui reviennent et un soupçon se met à la hanter : et si cette chute, dix ans plus tôt, n’avait pas été accidentelle?

Mon avis:

Le dernier péché est un thriller que j'avais repéré parmi les dernières parutions des Editions Denoël tant il me faisait penser à la duologie de Barbara Abel Dernière la haine et Après la fin que j'avais adoré. Je remercie donc beaucoup la maison d'édition de me l'avoir fait parvenir.

C'est une lecture que je n'ai pas autant apprécié que ce que j'aurais pensé, et ce malheureux constat provient sans doute du fait que je n'ai pas du tout aimé le personnage central de l'histoire à savoir Nora. C'est une femme qui de part le terrible accident dont elle a été victime 10 ans plus-tôt aurait dû m'inspirer de la sympathie, du respect et de l'admiration pour le formidable courage dont elle a fait preuve, mais qui au contraire m'a terriblement semblé narcissique. Sa vie se résume à critiquer les autres et à se féliciter pour sa réussite en tant qu'auteure. Elle est toujours dans le contrôle de son apparence. Elle passe clairement la plupart de son temps à vouloir être le centre d'attention de tout le monde, à vouloir susciter l'envie voir la jalousie de son entourage, à surveiller si personne ne lui vole la vedette ou encore si elle suscite moins l’intérêt qu'auparavant. Je comprends évidemment qu'en tant qu'écrivain elle se doit de faire attention à l'image qu'elle renvoie d'elle-même que se soit dans les interviews ou sur les réseaux sociaux, mais je n'ai pas réussi à véritablement la comprendre et de ce fait elle m'a clairement insupporté pendant toute ma lecture. A mon sens ce type de comportement révèle un manque de confiance en soi évidant. Et même si il révèle également une volonté aussi louable soit-elle de garder sa place de numéro un après avoir si longtemps bataillée pour réussir, ce trait de sa personnalité ne m'a pas touché.

Dans de telles conditions difficile d’apprécier à sa juste valeur un récit qui tourne justement autour d'elle. Heureusement l'intrigue a quelque peu relevé mon appréciation générale, même si quelques passages se sont révélés soit brouillons soit un peu longs. Je pense notamment aux références aux 7 péchés capitaux souvent évoqués dans le récit, puisque le prochain roman de Nora porte sur ce thème précis. J'avoue ne pas avoir très bien saisi le rapport avec l'intrigue en elle-même. Ils ne m'ont ainsi pas semblé utiles et je dois dire que j'ai nettement préféré ceux mettant en scène Klara sa voisine psychopathe. Rebecka Aldén est parfaitement arrivée à retranscrire l'angoisse et la tension que j'avais aimé ressentir en lisant Derrière la haine. Klara est une femme séduisante et elle part donc déjà avec un handicap, celui d'être une rivale potentielle pour Nora. Aimable et sociable elle semble être la voisine parfaite dont tout le monde rêve, mais Nora va vite se rendre compte que Klara ne semble pas avoir un si bon fond. On apprend donc vite à se méfier de la jeune femme comme le fait Nora et sa famille, mais c'est sans compter le doute que l'auteure arrive petit à petit à immiscer dans notre esprit, car Nora du fait de son accident a déjà suivi il y a quelques années un psychologue. De ce fait est-elle victime d'hallucinations? Voit-elle le mal là où il n'y en a pas? 

Cependant malgré une ambiance suffocante et la confusion la plus totale dans laquelle nous sommes plongés pendant près de 300 pages, j'ai commencé à me méfier d'un autre personnage, dont les agissements me paraissaient de plus en plus suspects. Moi qui lis beaucoup de thrillers je commence un peu à deviner à l'avance le méchant de l'histoire, et en ce sens je ne m'étais pas trompée. Malgré tout le dénouement a pourtant réussi à me surprendre notamment en ce qui concerne le lien qui unit les personnages. Non seulement je ne m'y attendais pas mais je suis restée complètement abasourdie face à la réaction de Nora qui n'a fait que renforcer la déception et la colère que je ressentais déjà envers elle. Je me suis demandée si elle avait vraiment pris cette décision en pensant d'abord à ses enfants ou si elle avait encore une fois pensé à sa réputation. Une question se pose alors. Jusqu'où peut-on aller pour préserver son image? Quoiqu'il en soit selon moi sa décision reste incompréhensible et impardonnable voir même lâche. En définitive pour un premier roman il faut bien avouer que Rebecka Aldén sait s'y prendre pour nous faire tourner en rond à tel point que l'on ne sait plus qui est pétri de bonnes intentions ou non. Le rythme est haletant, les personnages torturés à souhait, même si à mon avis l'un d'entre eux méritait d'être un peu plus développé. Je pense notamment à la fille de Nora Saga qui semble être une petite fille effacée et mal dans sa peau, un problème sur lequel nous n'avons malheureusement aucune explication. 

Il n'empêche que Le dernier péché reste quand même un thriller qui se lit bien, écrit par une novice dans le domaine, et que je vous conseille si vous aimez être mené en bateau jusqu'à la toute fin.

Pour conclure:
Un récit assez haletant, bourré de tension qui vous rappellera sans doute par certains aspects Derrière la haine de Barbara Abel. Cependant quelques points négatifs m'ont empêché d'apprécier ce roman à sa juste valeur, notamment le fait que je n'ai pas aimé Nora le personnage principale et que je n'ai pas réellement compris la référence aux 7 péchés capitaux autour de laquelle tourne l’histoire. 

Ma note: 12/20.

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