mercredi 6 décembre 2017

La tresse.
Laëtitia Colombani.
Editions Grasset.
222 pages.
En librairie depuis le 10 mai 2017.

Résumé:

Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté. Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école. Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée. Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade. Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.

Mon avis:

La tresse de Laëtitia Colombani a fait l'objet de très nombreux éloges. Je le voyais partout et tout le temps, sur les blogs, sur les chaînes Youtube, dans les journaux, à la radio... difficile donc de passer à côté de ce livre et de ne pas avoir envie de le lire. Je remercie donc toutes les personnes dont j'ai lu ou entendu les très bons avis pour m'avoir permis de le découvrir. 

La tresse c’est l'histoire de trois femmes, dans trois pays différents, qui ont des vies totalement opposées, qui ne se connaissent pas et qui pourtant vont être liées par la force des choses, par le destin et surtout par leur volonté de vivre. Alternativement nous suivons chapitres après chapitres leur histoire aussi tragique et bouleversante les unes que les autres, puis leur combat pour s'en sortir. 

Il y a tout d'abord Smita une jeune indienne qui chaque jour se voit forcer de ramasser la merde des autres pour survivre. Un gagne- pain humiliant et dégradant qu'elle endosse pourtant comme des générations avant elle sans sourciller parce qu'il faut bien manger. C'est l'amour qu'elle porte à sa fille qui va finalement l'amener à tout tenter pour que celle-ci n'est pas la même vie qu'elle. C'est le personnage qui m'a le plus touché parce qu'à travers son histoire se pose la question de l’extrême pauvreté, de l'exploitation des Dalits, cette communauté rejetée par la société, et du peu de droits accordés aux femmes dans ce pays. Sa force et son courage m'ont ému aux larmes parce qu'elle ne le fait pas seulement pour elle mais avant tout pour sa fille qu'elle aime plus que tout et pour qui elle a encore des rêves. 

Giulia est celle qui m'a le moins touché sans doute parce que sa vie ne semble pas autant en jeu dans le combat qu'elle mène. Les passages qui lui sont consacrés sont totalement différents, l'ambiance y est différente également puis qu’avec elle nous sommes plongés dans l'Italie du Sud. C'est une jeune femme qui est issue d'une famille Sicilienne très attachée aux valeurs, et aux traditions de son pays, ainsi qu'à l'entreprise familiale transmise de générations en générations. Giulia représente la femme moderne au même titre que Sarah d'ailleurs dans le sens où elle va devoir faire sa place et saisir de nouvelles opportunités pour sauver de la faillite l'entreprise qui les a toujours fait vivre. C'est une femme que j'ai aimé pour sa volonté et sa détermination même si son projet semble insensé et voué à échouer.

Le récit de Sarah avocate associée dans un grand cabinet est celui que j'ai eu le plus de mal à lire parce que son histoire pourrait être celle de tout le monde. C'est une femme à laquelle j'ai eu des difficultés à m'attacher au départ parce qu'elle m'a paru très froide, très dure, et très déterminée à réussir quitte pour cela à mettre de côté sa vie de famille. Avec le portrait de Sarah c'est l'inégalité et le combat des femmes qui souhaitent faire carrière qui sont abordés. Parce qu'en tant que femme on doit faire ses preuves encore plus qu'un homme, ne pas laisser sa vie de mère empiéter sur son métier, ne jamais flancher ou reconnaître que l'on est fatigué de peur de perdre sa place, et ce constat est encore plus vrai lorsque l'on travaille dans une grande société. Au fil des pages lorsque la maladie s'installe progressivement elle se rend compte de beaucoup de choses, remet sa vie en question et ainsi en devient plus humaine. C'est une nouvelle Sarah qui nous apparaît alors et que j'ai appris à apprécier.

Trois vies, trois destins différents mais qui à la fin se rejoignent secrètement. J'ai trouvé que l'image du fil invisible les reliant comme une tresse était magnifique à l'image de la plume de Laëtitia Colombani qui est si poétique. Avec simplicité et finesse elle nous procure des émotions telles que l'on ne peut pas rester insensible au portait de ces trois femmes admirables. C'est un véritable éloge aux femmes et à leurs capacités à endurer les pires tourments qui soient, à porter à bout de bras leur famille, à affirmer leurs convictions, et à faire respecter leurs choix. L'auteure y aborde des sujets importants qui parleront à tous que ce soit la maladie, la pauvreté, l'éducation, la religion, les valeurs du travail et de la famille, autant de sujets d'actualités, de société qui font de ce roman un hymne au respect de l'autre et à la solidarité.

Pour conclure:
Trois pays. Trois femmes exceptionnelles. Trois histoires tragiques. Trois destins liés. Un drame auquel chacune va devoir faire face mais dans lequel elles vont toutes puiser la force de se battre. Un roman magnifiquement bien écrit qui procure des émotions comme on n'en voit rarement. Le livre de 2017 à lire absolument!

Ma note: 20/20. Un coup de coeur.

1 commentaire:

  1. Une excellente lecture également, j'ai adoré les passages de Smita et comme toi, j'ai été moins touchée par les passages de Guilia. Le lien autour de la tresse est tout simplement magnifique. Je suis contente que tu l'ai aimé :)

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